Comment comprendre, non pas l’abdication impériale, mais l’abdication intellectuelle du vainqueur de Pavie ?
Nous devons les prendre comme des instruments intellectuels, prêts à les abandonner et à les sacrifier à la plus petite vérité, et la science ne peut qu’y gagner. […] Mais il y a des esprits qui, saisis à juste titre d’admiration pour la simplicité et la généralité des lois qui régissent les sciences astronomiques et quelques parties des sciences physico-chimiques, voient, dans l’application sûre de ces théories à la découverte des faits nouveaux, l’idéal de la puissance intellectuelle de l’homme sur la nature.
Si le monde connu n’est à vos yeux qu’un chaos d’où votre imagination ne retire point de peinture circonscrite et distincte, saurez-vous figurer les attributs et le vol des puissances intellectuelles, et suivre le chantre du Paradis perdu dans l’immensité des espaces au milieu desquels il assigne la mesure du globe, la carrière des astres, et la séparation préexistante entre le firmament, empire des anges et de la lumière, et l’abîme ténébreux où tombèrent les habitants de la nuit éternelle ? […] Il en est, ce me semble, des qualités physiques ainsi que des facultés intellectuelles ; elles ont également leurs bornes, au-delà desquelles une puissance inconnue les arrête.