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436. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Tels sont les drames de la vie intérieure. […] Bourget est le premier qui ait rappelé les écrivains à l’étude de la vie intérieure et à l’analyse des faits de conscience. […] L’auteur s’y amuse visiblement à scandaliser les badauds en leur montrant l’humanité vue de l’intérieur d’une maison de tolérance. […] Soi-même des anciennes pratiques on a gardé des habitudes de vie intérieure avec le souci de la direction de conscience. […] C’est d’un mouvement intérieur de réforme dans la prédication qu’il faut tout attendre.

437. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Le talent, à cette époque, avait assez de force intérieure pour que cette destination ne lui ôtât que peu de chose de sa chaleur et de son originalité. […] Lorsqu’elles sont exactes et complètes, elles opèrent une persuasion intérieure, et non point une conviction extérieure. […] C’est donc ce penchant de l’âme, c’est cette révélation intérieure qui est le principe de la religion. […] C’est cette portion de notre vie intérieure que Rousseau a su représenter ; les lettres de Julie ne renferment pas ce qui se dit, mais on y trouve ce qu’on a senti sans le dire. […] Aussi est-il vrai de dire que nul n’a mieux su que Rousseau révéler l’intérieur de son âme.

438. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Je pourrais ajouter ici ce qui a échappé à M. de Vigny, c’est que l’armée forte et dictatoriale de la France lui est aussi énergiquement commandée, depuis quelques années, pour les garanties intérieures de la société industrielle au dedans, que par ses ennemis au dehors. […] On me dira avec raison : « Mais cette loi, en sauvant le sol de l’étranger, compromit la liberté des citoyens à l’intérieur. » C’est vrai ; je n’ai rien à répondre, de tristes événements confirmeraient l’objection. […] — J’y renonçai avec regret, et je préférai consciencieusement laisser courir à la France les hasards césariens, qui, de trois choses, en sauvaient deux, le sol et l’armée, et qui ne laissaient qu’une troisième chose en souffrance, la liberté intérieure. […] De là lui viennent des consolations intérieures d’autant plus belles, qu’il en ignore la source et la raison véritables ; de là aussi des révélations soudaines du Vrai, du Beau, du Juste ; de là une lumière qui va devant lui. […] Ce principe, que l’on peut croire inné, auquel rien n’oblige que l’assentiment intérieur de tous, n’est-il pas surtout d’une souveraine beauté lorsqu’il est exercé par l’homme de guerre ?

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