Tout gouvernement (ce que semble oublier un instant Montesquieu) « va au despotisme », et parmi les corps intermédiaires qui peuvent l’arrêter sur cette pente, nul n’y est plus propre qu’un pouvoir spirituel qui a de l’influence sur les âmes et sur les volontés et qui persuade aux sujets, maxime odieuse à tout despotisme, qu’ils ont quelque chose d’eux-mêmes à refuser à l’Etat et sur quoi l’Etat ne doit pas avoir de prise. […] Un peu d’esprit biblique s’est insinué dans l’âme de l’évangéliste, par tradition, légende, récits de veillée entre chrétiens mêlés de juifs, et il a habillé un instant Jésus en prophète hébreu.
Il s’agit de la vie, vous dis-je, de cet instant qui s’en va et qui ne reviendra pas, de cette action qui, une fois accomplie, sera littéralement ineffaçable, et non pas de contemplation et de dilettantisme. […] Elle se l’assimile comme de l’air qu’on respire ; Elle en fait, pour un instant, une portion nécessaire d’elle-même et de son être habituel. […] Ce que j’aime, pour ma part, dans ce premier volume, c’est un souci passionné de la vérité morale, une acuité surprenante dans la vision intérieure, une saveur de pathétique intellectuel qui rappelle par instants l’Amaury de Volupté.
Elles n’ont pas seulement pour résultat, ces célébrations des nobles centenaires, de remettre pour quelques instants la conscience nationale en présence de sa propre histoire, en la lui rendant vivante à nouveau. […] Ce souhait d’être l’interprète aimé des simples n’est pas, chez lui, une fantaisie d’un instant.