Pour exprimer toute notre pensée, ces vers de Farcy nous semblent une haute preuve de talent, comme étant le produit d’une puissante et riche faculté très-fatiguée, et en quelque sorte épuisée avant la production : on y trouve peu d’éclat et de fraîcheur ; son harmonie ne s’exhale pas, son style ne rayonne pas ; mais le sentiment qui l’inspire est profond, continu, élevé ; la faculté philosophique s’y manifeste avec largeur et mouvement. […] Mais s’il nous est permis de parler un moment en notre propre nom, disons-le avec sincérité, le sentiment que nous inspire la mémoire de Farcy n’est pas celui d’un regret vulgaire ; en songeant à la mort de notre ami, nous serions tenté plutôt de l’envier.
XXVI Quant au patriotisme, on sait, par l’expérience de Tyrtée et de tous les poètes, ces musiciens nationaux, combien la mort même pour la patrie inspire le chant. […] Elles aimaient le jeune officier ; elles inspiraient son cœur, sa poésie, sa musique ; elles exécutaient les premières ses pensées à peine écloses, confidentes des balbutiements de son génie.
Or savez-vous quel système lui conseillèrent les ministres de ce qu’on appelait alors le tiers-parti dans les chambres, ministère d’honnêtes et discrets légistes, ministère jaloux qui dissertait agréablement aux oreilles de la médiocrité, et qui n’inspirait de la jalousie à personne ? […] Or, ce que ces écrivains bien inspirés par leur cœur, mais illusionnés par leurs nobles inspirations même, appellent le principe des nationalités, s’applique-t-il en effet partout et toujours, en tous les temps et en tous les lieux, en toutes les circonstances à tous les actes internationaux du monde politique, de manière à constituer un droit des gens, un droit public, et à servir de guide à la diplomatie des nations ?