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894. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Mais ce qui n’est pas pour la confirmer, c’est que dès le xve  siècle on trouve de charmants poètes français nés en pays d’oc, et qui ne donnent déjà point l’impression d’écrire dans une autre langue que la leur ; il y a par exemple Martial de Paris, né en Auvergne. […] Elles ont de l’imagination, autant d’imagination que les autres, mais pas la même : ce que cette imagination se représente surtout c’est le monde extérieur, et aussi les faits de l’intelligence, plus que les impressions de la sensibilité. […] La création artistique ou littéraire a besoin d’être stimulée par cet échange d’idées, de sentiments, d’impressions qui est possible seulement dans un cercle où règne la curiosité des choses de l’esprit.

895. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Taine écrivit ses impressions de voyage en France, aux Pyrénées, en Angleterre, en Italie ! […] Cela fit impression. […] Il semble que les impressions du nerf optique n’atteignent pas la sensibilité générale et ne vont pas à l’intelligence.

896. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

On ne peut guère davantage lui contester une certaine manière, sinon de raisonner, du moins d’associer ses impressions, quand on voit les animaux chasseurs subordonner les impulsions de l’instinct aux nécessités de la chasse, et exécuter des combinaisons de mouvements, des artifices de stratégie qui ne sont pas sans analogie avec les ruses du sauvage et même du civilisé dans la poursuite du gibier ou de l’ennemi, quand on observe les animaux même d’un ordre inférieur, tels que la fourmi et l’araignée, modifier à chaque instant leur itinéraire ou leur plan de conduite, selon les convenances du moment ou les obstacles qui se dressent tout à coup devant eux. […] Leur terreur, quand ils en ressentent, sous l’impression des phénomènes de la nature, n’a aucun caractère religieux. […] Et quand le même observateur nous initie aux luttes, aux défaillances de la volonté, à toutes les misères d’une vie où l’homme, vaincu par les passions du dedans, distrait par les impressions du dehors, sent sa faiblesse au point de douter de cette liberté si le remords n’en attestait l’invincible conscience, qui ne reconnaît sa propre nature prise sur le fait par une observation qui a pénétré dans l’intérieur de son être29 ?

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