Mais l’authenticité produit une impression de respect qui dispose à accepter le contenu sans discussion. […] C’est ce qu’on appelle « l’accent de sincérité » ou « l’impression de vérité ». C’est une impression presque irrésistible, mais elle n’en est pas moins une illusion. […] On ment pour produire une impression, on n’a plus de raisons de mentir sur un point où on croit toute impression mensongère inutile ou tout mensonge inefficace. […] Il faut se défier de cette impression.
Et même je crois bien qu’on ne lui reprochait pas seulement d’avoir exprimé ses impressions, mais aussi de les avoir éprouvées et de l’avoir su. […] Et nous, en tant qu’êtres sociaux, nous avons un ensemble d’opinions sur les hommes, sur l’État, sur les lois, sur les fonctionnaires, sur la famille et sur le véritable bien, mais en tant qu’individus égoïstes, nous avons d’autres impressions et d’autres vues. […] Nous ne le percevons que très imparfaitement et très grossièrement, et nous associons à l’impression que nous en prenons ainsi bien des idées et bien des sentiments qui nous semblent à tort lui être indissolublement attachés. […] Nous avons alors l’impression que nous appartenons à un ensemble et que cet ensemble nous dépasse ; nous savons qu’il veut telle ou telle chose de nous, et nous nous sentons attirés sur la route où il nous appelle. […] Ils interviennent dans nos plaisirs les plus égoïstes, puisque la vie sociale intervient plus ou moins dans toutes nos joies comme dans toutes nos souffrances, et que nous ne saurions avoir aucune idée ni aucune impression, ni même aucune perception qui n’ait été au moins préparée par elle.
… Mais, j’en rends grâce à cette même nature, cette fibre très sensible à la douleur l’est aussi aux impressions douces et enivrantes de la vie. […] Cependant, malgré cette évidente immatérialité de l’âme, il est évident aussi qu’excepté la conscience, qui est innée en nous (précisément parce que la matière ne pouvait pas révéler à l’âme la moralité que la matière n’a pas, nemo dat quod non habet ) ; il est évident, dis-je, que l’âme humaine, pendant qu’elle est associée au corps, reçoit toutes ses impressions et toutes ses notions par les sens, ces lucarnes du cachot de l’âme. […] XXII Nous avons voulu, dans nos voyages, nous rendre compte une fois à nous-même, par nos propres impressions, des impressions du spectacle du désert sur l’âme de l’homme. […] ……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………… XXVII J’exprimais dans ces vers, en m’embarquant pour la première fois pour l’Orient, il y a vingt-quatre ans, la curiosité passionnée que je ressentais d’éprouver sur moi-même les impressions du désert : ………………………………………………………… ………………………………………………………… ………………………………………………………… ………………………………………………………… Je n’ai pas navigué sur l’océan de sable, Au branle assoupissant du vaisseau du désert ; Je n’ai pas étanché ma soif intarissable, Le soir, au puits d’Hébron, de trois palmiers couvert ; Je n’ai pas étendu mon manteau sous les tentes, Dormi dans la poussière où Dieu retournait Job. […] Les impressions que je reçus alors de ces solitudes se sont représentées avec tant de force et de netteté à mon imagination, ces jours-ci, que j’en ai reproduit une partie dans les vers suivants, méditation poétique tronquée dont je copie seulement quelques fragments pour mes lecteurs.