Mais une intelligence tendue vers l’action qui s’accomplira et vers la réaction qui s’ensuivra, palpant son objet pour en recevoir à chaque instant l’impression mobile, est une intelligence qui touche quelque chose de l’absolu.
L’impression générale que lui laissa la Révolution fut celle d’un affreux spectacle qui blessait toutes ses affections et ses habitudes, quoique plutôt dans le sens de ses opinions. […] Son rajeunissement exquis d’impression se développait en mille sens et se portait sur toutes choses. […] M. de Rémusat a cité d’elle ce pathétique aveu (1821) : « L’effet des œuvres de l’art doit être tel qu’aucune idée de réalité ne s’y joigne ; car, dès qu’elle y pénètre, l’impression en est troublée et devient bientôt insupportable.
XXIX À peine retiré dans son honorable repos et dans son volontaire exil d’Audour, il ne consuma pas son loisir à se plaindre du sort qui se joue des hommes : il se replia sur lui-même, et il écrivit, tout chaud encore de ses impressions de jeunesse, ses Souvenirs d’Orient. […] À chaque île son impression, sa citation, son anecdote, son souvenir touchant ou local, son enchantement, sa mémoire ! […] Le soleil se couchait dans la mer de Chypre, mes regards planaient sur la verte plage de Saïde ; la chaîne du Liban chargé de lourds nuages noirs se prolongeait vers le nord ; ma pensée errait dans cette immensité, et les accents prophétiques que je venais d’entendre, échappés à une femme revêtue du caractère et presque du costume des anciennes sibylles, ces paroles solennelles disaient à mes impressions quelque chose de sauvage et d’imposant.