J’imagine, — l’ombre de cet homme sérieux qui savait sourire me pardonnera l’expression, — que si Dieu est homme d’esprit, rien ne lui a été plus agréable que cette démarche. […] Flaubert a fait la théorie de l’art impersonnel, et Maupassant l’a réalisé. — C’est à ce point que nous ne pouvons pas nous imaginer facilement pourquoi il écrivait.
Je m’étais imaginé que la cause qui avait fait supprimer cet ouvrage ferait un peu valoir mon bon droit ; je me trompai. […] nous composions son histoire de tout ce qu’on peut imaginer de plus glorieux. […] Platon, avec ses harmonies, Descartes avec ses tourbillons, Gassendi avec ses atomes, Leibnitz avec ses monades, n’étaient que des espèces de poètes qui imaginaient beaucoup de choses.
Quant à ce que je pourrais dire des dieux mêmes, je ne le dirai qu’entraîné par le discours. » Les témoins de Froissart sont moins imposants, et son récit plus familier ; il vous dit : « Or advint qu’un écuyer d’Angleterre, ayant vu le livre que j’avois présenté au roi, imagina, comme je vis par ses paroles, que j’étois un historien. — Messire Jehan, avez-vous point encore trouvé, en ce pays, et la cour du roi, qui vous ait dit ni parlé du voyage que le roi a fait, en cette saison, en Irlande, et la manière comment quatre rois d’Irlande sont venus en obéissance du roi d’Angleterre ? […] » J’imagine cependant que le docte souverain devait préférer les pièces de Ben Johnson, toutes chargées d’imitations du latin et du grec. […] Shakspeare a souvent usé de ce moyen de terreur, et, par une combinaison singulière, il a représenté la folie feinte aussi souvent que la folie elle-même ; enfin il a imaginé de les mêler toutes deux dans le personnage bizarre d’Hamlet, et de joindre ensemble les éclairs de la raison, les ruses d’un égarement calculé, et le désordre involontaire de l’âme. […] J’imagine que le génie de Plutarque avait fortement saisi Shakspeare, et lui avait mis devant les yeux cette réalité que, pour les temps modernes, Shakspeare prenait autour de lui.