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547. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

L’idéal qu’il poursuit dans ses spéculations sur les arts, c’est une scène et des acteurs. […] La littérature comparée s’était renfermée jusqu’alors dans les trois langues classiques ; il l’étendit aux langues modernes et, par-delà ces langues, aux idiomes primitifs de l’Orient et du Nord, et il forma un idéal nouveau de poésie de toutes les grandes œuvres et de tous les grands noms. Si cet idéal a été pour beaucoup de poètes de ce siècle au-delà de leur portée, une élite du moins y a touché.

548. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Ils reviennent sans cesse au bord de cette mer d’azur où Vénus prit naissance, avec l’espoir d’y rencontrer l’idéal qui les obsède. […] « Je n’atteindrai pas l’idéal et je ne puis retourner : vers le réel », déclare Jules Tellier et il se compare aux crabes, retombés sur le dos, qui s’agitent désespérément sans pouvoir se redresser et contemplent avec effarement le ciel lointain qui n’est pas fait pour eux. […] Parce qu’ils n’ont pas su répondre à l’Idéal spécial qui, selon lui, les appelait, M. 

549. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Littérature d’épicuriens, bien faite pour plaire à une classe riche et sans idéal, mais qui ne sera jamais celle du peuple : car le peuple est franc, fort et vrai ; littérature au petit pied, renonçant de gaieté de cœur à la grande manière de traiter la nature humaine, où tout consiste en un certain mirage de pensées et d’arrière-pensées : nulle assise, un miroitement continuel. […] Banni des hautes régions de la pensée, déshérité de l’idéal, il passe sa vie à des labeurs ingrats et sans fruit, soucis d’administration, complications bureaucratiques, mines et contre-mines d’intrigues. […] Un des traits caractéristiques des hommes dont je parle est d’affecter un profond mépris pour l’art idéal, la passion noble et pure.

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