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1181. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Il est beau, mais l’image tourne à un idéal trop pratique et ménager. […] Henri Debraye, aux membres de l’idéal Stendhal-Club, qui veulent tout voir et tout savoir de leur maître et de ses originaux. […] Et il garde son idéal. […] L’homme n’est pas adorable du seul fait qu’il est homme ; il ne compte que selon les valeurs impersonnelles et idéales qu’il représente. […] Les résultats pratiques sont des plus précieux et auraient désarmé les pessimistes, même ceux du romantisme, s’ils ne faisaient profession de les dédaigner et de porter plus haut leur idéal.

1182. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Le noble Idéal militaire tel que nous le retrouvons chez les jeunes gens d’à présent, chez l’Ernest Psichari de l’Appel des armes, chez le Jean Variot des Hasards de la guerre, ne leur apparaissait plus. […] S’il n’y a pas trace dans le monde de volonté particulière, aucune communication concevable entre notre esprit et un esprit père du nôtre, entre notre cœur et un cœur d’où nous émanons, que signifient ces formules : le sens du Divin, la catégorie de l’Idéal ? […] Si elles sont mortes, c’est après avoir vécu pleinement, après avoir enchanté la pensée de leurs créateurs et communiqué à des milliers de pèlerins la contagion de leur idéal. […] Mais il a dû, comme vous nous l’avez dit, réagir aussitôt, et se rendre la justice qu’il avait servi, aussi bien que jadis Montluc, puisqu’il avait maintenu intact en sa personne le type idéal du soldat. […] Dépassé ou non, vous aurez été l’un de leurs maîtres les plus écoutés, les plus efficaces, et, s’il est vrai que tant vaut l’Idéal d’un peuple, tant vaut ce peuple, vous pouvez vous rendre la justice d’avoir, comme le général Langlois, bien servi, et, comme lui, bien mérité de la Patrie.

1183. (1905) Promenades philosophiques. Première série

La pauvreté n’est plus un idéal, peut-être parce que la liberté n’est plus une passion. […] Il y a deux idéalismes, qualifiés chacun par un mot identique et pourtant différent, car l’un vient de idéal, et l’autre de idée. […] Ne pas travailler, c’est-à-dire ne pas être contraint au travail forcé, a toujours été un des idéaux de toutes les humanités. […] Je la vis passer du plan horizontal au plan vertical, et réciproquement, comme si la ligne de jonction de ces deux plans n’eût été qu’idéale. […] N’étant pas façonnés au dédain, incapables de l’orgueilleux « tout ou rien », ils accueillent bénévolement la contre-façon de leur idéal.

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