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350. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Dès qu’une piece dramatique réussit en France, elle est comme certaine de parvenir à cet honneur. […] Les allemands ont voulu avoir en leur langue beaucoup d’ouvrages des bons poëtes françois, quoique ces traductions leur fussent moins necessaires qu’à d’autres, d’autant qu’ils font l’honneur à notre langue de la parler très-communément. […] Ainsi nous pouvons promettre sans trop de témerité la destinée de Virgile, d’Horace et de Ciceron aux écrivains françois, qui font honneur au siecle de Louis Le Grand, c’est-à-dire, d’être regardez dans tous les temps et par tous les peuples à venir comme tenans un rang entre les grands hommes, dont les ouvrages sont réputez les productions les plus précieuses de l’esprit humain.

351. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Aristocratiques ou bourgeoises, provinciales ou citadines, selon la distinction de Livet, ces idéales de travers, ces bons sens renversés comme leurs noms, dont elles faisaient des anagrammes, ces précieuses enfin de l’hôtel de Rambouillet ou d’ailleurs, ne méritaient pas vraiment l’honneur d’une histoire. […] Lorsqu’on réédite Cyrus, il est bien permis à Livet de gratter le papier en l’honneur de Cotin ou de tout autre cuistre du xviie  siècle. […] Ce qu’il y a de certain, du reste, c’est que parmi tous ces engoués du xviie  siècle, qui le retournent pour y chercher quelque grimaud bien oublié à remettre en lumière et s’en faire honneur, il ne s’en trouvera pas un seul qui ait le cœur de nous donner, par exemple, la vie de saint Vincent de Paul, qui était bien aussi pourtant du xviie  siècle, et qui n’a pas encore une bonne histoire.

352. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

nous dit dans la préface de son volume « qu’il ne sera lu avec fruit que par les hommes d’honneur et les femmes honnêtes, mais que les sots ne le liront pas sans danger… ». […] Peut-être même ces têtes légères en riront-elles quelquefois, malgré les adroites paroles croquemitaines claquant si dru dans la préface, vous vous en souvenez : « Un pareil livre ne sera lu avec fruit que par des femmes honnêtes et des hommes d’honneur ! » Mais, fruit pour fruit, les femmes honnêtes et les hommes d’honneur aimeront mieux celui qu’ils ont retiré déjà et qu’ils peuvent retirer à nouveau de la lecture des petits romans à la Greuze de Weill, faits ou à faire, que de son traité des filles à marier, adressé à mademoiselle sa fille.

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