/ 3428
630. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Je ne permets pas même à l’Épouvante d’appliquer ce grand et terrible nom d’Antéchrist à ce petit critique qui ronge l’histoire comme une souris ronge une dentelle, et qui n’a pas même inventé sa manière ; à ce malicieux frotté de respect et de bénignité, pour plus de malice, et qui, dans sa Vie de Jésus, pleuraille de tendresse sur l’homme pour mieux tuer le Dieu ! […] Toute l’exégèse de Renan, pour parler cette ineffable langue des pédants qui est la sienne, n’a d’autre but et d’autre visée que la négation du miracle et l’enlèvement de tout surnaturel de l’Histoire. […] Mais ce qui aurait dû n’être jamais que de l’histoire littéraire faillit devenir presque de l’histoire ecclésiastique… Les chaires retentirent. […] Rien dans l’histoire de l’esprit humain et des institutions du monde connu ne peut être comparé à l’Église. […] Est-ce que l’histoire de tous ses exils et de toutes ses fuites au Moyen Age n’atteste pas qu’il vient, plus fort que jamais, la reprendre toujours ?

631. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 517-518

Ils ont pour objet l’Histoire sacrée & profane, politique & littéraire ; la Philosophie scolastique, la Morale, la Critique, la Religion, le Droit Canon, la Controverse ; enfin M. […] Sa Bibliotheque des Auteurs Ecclésiastiques comprend tous les Siecles de l’Eglise, l’Histoire des Auteurs, le Catalogue, le Sommaire & la Critique de leurs Ouvrages. […] Un de ses Ouvrages les plus estimés, est l’Histoire de l’Eglise en abrégé, par demandes & par réponses, depuis le commencement du monde jusqu’à présent, c’est-à-dire jusqu’en 1712.

632. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Avant-propos » pp. -

Avant-propos Aujourd’hui que l’Œuvre des deux frères est terminé — l’un étant mort depuis des années, l’autre se trouvant trop vieux pour entreprendre à nouveau un travail d’imagination ou même un travail d’histoire de longue haleine, — il a paru intéressant au survivant de réunir, dans un volume, les préfaces et les manifestes littéraires, jetés en tête des diverses éditions de leurs livres. En effet c’est donner comme les bulletins des batailles que, depuis près de quarante ans, les deux frères ont livrées sur le terrain du roman, de l’histoire, du théâtre, de l’art français et japonais. C’est faire apprécier au lecteur l’ensemble de toutes les tentatives, dans lesquelles les auteurs se sont essayé à voir avec des yeux autres que ceux de tout le monde ; à mettre en relief les grâces et l’originalité des arts mis au ban par les Académies et les Instituts ; à découvrir le caractère (la beauté) d’un paysage de la banlieue de Paris ; — à apporter à une figure d’imagination la vie vraie, donnée par dix ans d’observations sur un être vivant (Renée Mauperin, Germinie Lacerteux) ; à ne plus faire éternellement tourner le roman autour d’une amourette ; à hausser le roman moderne à une sérieuse étude de l’amitié fraternelle, (Les Frères Zemganno) ou à une psychologie de la religiosité chez la femme (Madame Gervaisais) ; — à introduire au théâtre une langue littéraire parlée ; — à utiliser en histoire des matériaux historiques, restés sans emploi avant eux, (les lettres autographes, les tableaux, les gravures, l’objet mobilier) ; — tentatives enfin, où les deux frères ont cherché à faire du neuf, ont fait leurs efforts pour doter les diverses branches de la littérature de quelque chose, que n’avaient point songé à trouver leurs prédécesseurs.

/ 3428