Mme de Tencin, qui aurait voulu pousser son frère le cardinal à la tête du ministère, ne savait par quel moyen avoir prise sur cette volonté apathique du monarque : elle en écrivait au duc de Richelieu, qui était pour lors à la guerre ; elle engageait ce courtisan à écrire à Mme de La Tournelle (duchesse de Châteauroux), pour qu’elle essayât de tirer le roi de l’engourdissement où il était sur les affaires publiques : Ce que mon frère a pu lui dire là-dessus, ajoutait-elle, a été inutile : c’est, comme il vous l’a mandé, parler aux rochers. […] Battue au-dehors, faute de héros, dans son duel contre Frédéric, Mme de Pompadour fut plus heureuse de sa personne, à l’intérieur, dans sa guerre à mort contre les Jésuites. […] Il y eut une seconde époque très mêlée, le plus souvent désastreuse et fatale : ce fut toute la période de la guerre de Sept Ans, l’époque de l’attentat de Damiens, de la défaite de Rossbach et des insultes victorieuses de Frédéric. […] Jusque-là, je m’en tiens volontiers aux aperçus historiques de Duclos sur les causes et les malheurs de cette guerre de 1756.
Et il continue modestement : « Je contribuai à lui donner une seconde fois la couronne par l’heureuse issue de la guerre d’Espagne. » S’il était de bon goût à Louis XVIII de dire de cette brochure qu’elle lui avait valu une armée, il l’est bien peu à l’auteur de n’être pas satisfait de cet éloge hyperbolique et de vouloir surenchérir encore. […] Ce n’était qu’une machine de guerre destinée à faire brèche au pouvoir et à l’envahir au nom de la faction royaliste pure. […] La guerre d’Espagne, si on daigne l’envisager dans le cadre et dans les conditions particulières de la Restauration, ne fut certainement pas une entreprise méprisable, et, sans les fautes qui se sont accumulées depuis, la monarchie en aurait ressenti les bons effets. Persuadé que le génie militaire n’est autre que le génie de la France, et se flattant d’avoir réconcilié avec lui la Restauration, M. de Chateaubriand considéra cette guerre d’Espagne comme le plus grand service qu’il pût rendre à la monarchie.
Jéhovah, le Dieu fort et puissant ; Jéhovah, le maître de la guerre. […] Jéhovah, le maître de la guerre ; c’est lui, le roi de gloire. » Une des conditions du sublime, la brièveté, anime ce chant. […] Ils furent l’âme du peuple hébreu, sa cymbale de guerre, le luth de son deuil et de ses afflictions, sa vie durable dans la captivité, alors que, démembré par les discordes, expatrié par la servitude, ses lieux saints, ses tombeaux, sa langue natale, lui étaient arrachés, et qu’il ne lui restait plus que sa foi dans le passé et dans l’avenir. […] Les terribles guerres civiles d’où sortirent la réforme et la grandeur de l’Europe, s’entretenaient aux sources de cette parole biblique dont le Psalmiste et les prophètes sont les coryphées ; et l’imagination des chrétiens d’Europe et d’Amérique en garda longtemps le rayon et l’empreinte.