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445. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Meurice » pp. 231-241

Eh bien, ce sont ces intelligents messieurs, qui soutiennent que Shakespeare explique la Trinité, qui prétendent que l’humanité pond son Dieu, ce long Dieu du devenir qui ressemble à un câble et que l’humanité fait et augmente d’une spirale tous les jours ; ce sont ces messieurs, qui soutiennent les droits du corps autant que les droits de l’esprit, et qui, niant toutes les négations, nient le péché, le châtiment, la guerre, la mort et l’enfer ; ce sont eux, ces messieurs, que Paul Meurice appelle : « les Chevaliers de l’Esprit » ! […] Tous les révolutionnaires de ce temps qui, comme l’auteur de Césara, ont déclaré une guerre implacable à cette religion du passé qui s’appelle le Christianisme, ne savent pas, ne sentent pas qu’ils sont plus chrétiens qu’ils ne pensent.

446. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Le premier volume et la moitié du second contiennent tous les faits de la vie de La Fayette antérieure à 89, la guerre d’Amérique, ses voyages en Europe au retour ; tantôt ce sont des récits et des chapitres de mémoires de sa main, tantôt ce sont des correspondances qui y suppléent et les continuent. […] Dans cette même guerre d’Amérique, à son second voyage (1780), La Fayette arrive à Boston, précédant de peu l’escadre française qui amène les troupes de M. de Rochambeau ; c’est un secours qu’il a obtenu de Versailles à l’insu de l’Amérique et par son crédit personnel. […] II Ce fut une brillante époque dans la vie de La Fayette que les années qui s’écoulèrent depuis la fin de la guerre d’Amérique jusqu’à l’ouverture des États-généraux. […] Il veut faire deux guerres à la fois, contre l’invasion prussienne et contre la Révolution croissante : c’est trop. […] L’écrit intitulé Guerre et Proscription finit par ces mots : « Dumouriez, réconcilié avec les girondins, eut le commandement de l’armée de La Fayette.

447. (1887) Essais sur l’école romantique

Voilà comment certains critiques font la guerre à M.  […] Ou bien est-ce seulement d’avoir vu mourir des armées, d’une façon plus théâtrale, dans les guerres de Bonaparte ? […] Voyez le xvie  siècle ; c’est une époque immense pour l’Art… Ce n’est partout, sur le sol de la vieille Europe, que guerres religieuses, guerres civiles, guerres pour un dogme, guerres pour un sacrement, guerres pour une idée, de peuple à peuple, de roi « à roi, d’homme à homme ; en même temps, ce n’est dans l’Art que chefs-d’œuvre. […] Du reste, on y fait aussi la guerre au mariage ; mais dans le roman, c’est la grande guerre ; dans le conte, c’est la petite guerre. […] C’est cette seconde tache qu’a choisie la littérature facile et inutile, et c’est pour cela qu’il faut lui faire la guerre.

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