La guerre elle-même ne vient qu’en second lieu, et être capitaine paraît à Frédéric quelque chose de plus étranger à sa nature que d’être poète. […] Ce n’est pas la guerre pour la guerre qu’aime Frédéric, ce n’est pas même la guerre pour la conquête : « J’aime la guerre pour la gloire, dit-il ; mais si je n’étais pas prince, je ne serais que philosophe. […] Cela est sensible dans les deux premières guerres de Silésie ; cela le sera jusqu’à la fin et au milieu des plus belles combinaisons de la guerre de Sept Ans : « Je ne mérite pas, écrivait-il à Algarotti (4 janvier 1759), toutes les louanges que vous me donnez : nous nous sommes tirés d’affaire par des à-peu-près. » Ainsi en pleine guerre, et si habilement qu’il la fasse, Frédéric n’est pas tout à fait dans son élément. […] Frédéric était engagé dans sa seconde guerre, lorsque la maladie de poitrine de son ami s’aggrava au point de ne laisser aucun espoir. […] La correspondance de Milord Maréchal et du roi est des plus intéressantes ; elle appartient aux années les plus terribles de la guerre de Sept Ans.
Juste récompense du sang et de l’or français, bravement mais déshonnêtement prodigués à une guerre illicite. […] En désavouant la Terreur au dedans, il désavouait la guerre systématique au dehors. […] La guerre à mort est désormais la seule diplomatie entre les deux peuples. […] La guerre, pour être sourde et immobile, n’en fut que plus inévitable. […] L’empire était proclamé, et la guerre sous-entendue avec l’empire.
La guerre dite de l’indépendance éclata par là en Italie. […] Je me dis à moi-même : C’est une déclaration de guerre sous la forme d’une signature de paix. […] La guerre servait aux Vénitiens, comme plus tard aux Anglais, à étendre le trafic entre les peuples. […] L’éclair voilé de sa longue ambition l’illumine ; il proclame une constitution, arme de guerre légitime et infaillible contre l’Autriche. […] Je réponds imperturbablement à Charles-Albert : « Non, vous n’aurez de moi ni un mot ni un geste qui vous encourage à une guerre offensive contre l’Autriche en Lombardie ; la guerre en Lombardie avec complicité de la France, c’est le tocsin de la guerre universelle en Europe.