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1065. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Pitt, le plus intègre de ces hommes politiques, le chef de ceux qui s’appelaient patriotes, donne et retire sa parole, attaque ou défend Walpole, propose la guerre ou la paix, le tout pour devenir ou rester ministre. […] À peine a-t-il échappé aux guerres de religion et à l’isolement féodal, il fait la révérence et dit son mot. […] Chacun a par nature et primitivement le droit d’acquérir, de juger, de punir, de faire la guerre, de gouverner sa famille et ses gens. […] Appeler dans une alliance civilisée le sauvage féroce et inhumain des forêts, —  lancer contre nos établissements, parmi nos parentés, nos anciennes amitiés, le cannibale impitoyable qui a soif du sang des hommes, des femmes et des enfants, —  désoler leur pays, vider leurs demeures, extirper leur race et leur nom par ces horribles chiens d’enfer de la guerre sauvage ! […] Pitt déclarait qu’on ne pouvait « traiter avec une nation d’athées891. » Burke disait que la guerre était non entre un peuple et un peuple, mais « entre la propriété et la force. » La fureur de l’exécration, de l’invective et de la destruction montait des deux parts comme un incendie892.

1066. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Avec quels soins compatissants Washington ne retarda-t-il pas un jugement que le droit de la guerre permettait de précipiter ! […] Tant que la guerre étrangère est allumée contre un État qui change sa constitution, l’intérêt commun réunit toute l’activité des passions populaires dans la défense du territoire. […] s’écria Fabricius, que Pyrrhus et les Samnites épousent cette secte pendant qu’ils feront la guerre aux Romains ! […] Il fait passer dans ses expressions tout le feu de la guerre, et toute l’âme de Condé. […] Cette apostrophe était plus frappante à la suite d’une guerre malheureuse sur terre et sur mer, au moment d’une paix si déshonorante et si indispensable, dit Voltaire dans son Siècle de Louis XV.

1067. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Il était en chemise et pieds nus, et il disait en riant : — Je ne reprocherai jamais à la guerre de m’avoir dépouillé. […] Que dira Pharamond, Clodion et Clovis, Nos Pépins, nos Martels, nos Charles, nos Louys, Qui de leur propre sang à tous périls de guerre Ont acquis à leurs fils une si belle terre ? […] Au surplus, Théophile, comme firent de tout temps les poètes étourdis et sans doctrine, n’oublie point de s’écrier : « Il faut écrire à la moderne. » Et là-dessus il part en guerre contre la mythologie. […]         Tu ne peux voir sur la tête d’un roi             L’éclat que tu lui donnes ;               Et qui tient de toi des couronnes               A toujours guerre avecques toi. […]                 L’airain lui déclare la guerre ; Le fer, l’onde, la flamme entourent ses héros.

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