Et puisqu’enfin, si nous en croyons les Mémoires de son fidèle Racan, il n’a guère eu d’idées que sur son art, nous chercherons donc ailleurs que dans son influence les causes d’une transformation qu’il a lui-même éprouvée bien plus qu’il ne l’a faite, ou seulement conçue. […] On ne saurait guère imaginer de génie plus différent de celui de Molière que le génie de Racine, à moins peut-être que les rapports ne soient plus difficiles encore à préciser entre la nonchalance épicurienne de La Fontaine et la sévérité bourgeoise de Boileau. […] Mais ce qu’il importe surtout d’observer c’est que le « siècle de Louis XIV » n’a guère duré plus de vingt-cinq ans, ce qui est peu pour un siècle, si l’on ne regarde qu’au nombre des années, et ce qui est beaucoup si l’on fait attention qu’il n’y a pas une de ces vingt-cinq années qui ne soit illustrée de quelque chef-d’œuvre. […] La Fontaine, vendu par la disparition ou l’éloignement de ses anciens amis à son vrai tempérament, n’écrit plus guère que des Contes ; et quels Contes, si l’on songe qu’il a passé la soixantaine ! […] Ils le reconnaissent encore dans le scepticisme ou le criticisme de ce Pierre Bayle, — dont on ne consulte guère aujourd’hui que le grand Dictionnaire, — mais dont les Pensées sur la comète sont de 1682.
Pardonnez-moi ce laconisme, mais d’ici à trois ans et demi, si je goûte quelque plaisir, ce ne sera guère qu’à la dérobée. […] Quelque succès qu’ait eu mon ouvrage, et quoi que vous m’en disiez, je n’en ai guère recueilli que de l’embarras et n’en attends que du chagrin. […] Le repos, le repos, et il n’y a guère de jour que je ne sois tenté d’aller vivre obscur et mourir tranquille au fond de ma province. […] Assurément elle y est en puissance, mais ceux qui croient tout savoir n’ont guère la tentation de s’instruire. […] par Dieu, vous n’y entendez guère.
Cela se voit aussi dans les provinces les plus proches de l’Inde, où les habitants ne sont guère moins mal faits que les Guèbres, parce qu’ils ne s’allient qu’entre eux ; mais dans le reste du royaume, le sang persan est présentement devenu fort beau, par le mélange du sang géorgien et circassien, qui est assurément le peuple du monde où la nature forme les plus belles personnes, et un peuple brave et vaillant, de même que vif, galant et amoureux. […] Leur pente est grande et naturelle à la volupté, au luxe, à la dépense, à la prodigalité, et c’est ce qui fait qu’ils n’entendent ni l’économie, ni le commerce ; en un mot, ils apportent au monde des talents naturels aussi bons qu’aucun autre peuple ; mais il n’y en a guère qui pervertissent ces talents autant qu’ils le font. […] Il est vrai que ceux-ci même ne le bénissent pas, car il empêche le roi de faire des prodigalités et de dissiper ses trésors comme ses devanciers ; ce qui ne plaît guère à la cour, qui est pauvre d’ordinaire quand le roi n’est pas libéral. […] On paye dix pour cent de droits au trésor, de tout ce qu’on y reçoit, à moins que le roi n’en exempte expressément, chose qui n’arrive guère ; mais quelquefois on fait grâce de la moitié, et c’est de cette manière que l’on me traita.