Quelles sont ces grandeurs lointaines auxquelles il aspire ? […] Dans ce grand calme, il s’écoute penser ; la paix est si grande en lui et autour de lui qu’il peut apercevoir l’imperceptible. « La plus humble fleur qui s’ouvre, dit-il, peut remuer en moi des sentiments trop profonds pour se répandre en larmes1218. » Il voit une grandeur, une beauté, des leçons dans les petits événements qui font la trame de nos journées les plus banales. […] On apprend par Wordsworth et par Byron, par le protestantisme approfondi1236 et par le scepticisme institué, que, dans cet établissement sacré que le cant protége, il y a matière à réforme ou à révolte ; qu’on peut trouver des valeurs morales autres que celles que la loi timbre et que l’opinion reçoit ; qu’en dehors des confessions officielles, il y a des vérités ; qu’en dehors des conditions respectées, il y a des grandeurs ; qu’en dehors des situations régulières, il y a des vertus ; que la grandeur est dans le cœur et dans le génie, et que tout le reste, actions et croyances, est subalterne. […] Of Truth, of Grandeur, Beauty, Love and Hope, And melancholy Fear subdued by Faith ; Of blessed consolations in distress, Of moral strength and intellectual Power, Of joy in widest commonalty spread, Of the individual mind that keeps her own Inviolate retirement, subject there To conscience only, and the Law supreme Of that Intelligence that governs all I sing. […] Where Knowledge, ill begun in cold remarks On outward things, with formal inference ends, Or if the mind turn inward, ‘t is perplexed, Lost in a gloom of uninspired research… … Viewing all objects unremittingly In disconnexion, dead and spiritless, And still dividing and dividing still, Break down all grandeur.
La grandeur d’un peuple, c’est de se personnifier tout entier dans quelques colossales mémoires, en sorte que, quand on nomme ce peuple, sur-le-champ le personnage national se présente à la pensée et dit : « C’est moi. » Aussi rendez-vous bien compte de vos impressions quand vous lisez l’histoire universelle ; toute la scène du monde est remplie pour vous par une centaine d’acteurs immortels, héroïques, politiques, poétiques ou littéraires, qui figurent à eux seuls l’humanité. […] La justice du souverain Être, selon lui, peut être désarmée quelquefois par sa clémence en faveur du repentir, et il en cite des exemples ; mais aussi, de la même main dont il caresse et couronne la vertu obscure, il foudroie les mauvais princes sur leurs trônes et les ensevelit sous les ruines de leur grandeur. […] Dans cette salle de l’intérieur du palais, qui est nommée salle des purifications, il y a un tableau dont l’inscription porte ces quatre caractères : véritable grandeur, brillante gloire. […] Quant à nous, Européens, qu’avons-nous à représenter que l’inconstance, les versatilités, les courtes grandeurs, les chutes profondes, les progrès rapides, les décadences soudaines, les péripéties éternelles de principes contraires et de mouvements sans repos ?
Balzac était digne de se comprendre ainsi lui-même et de se mesurer tout entier devant Dieu et devant sa sœur en 1820 ; il avait tout en lui : grandeur de génie et grandeur morale, immense aristocratie de talent, immense variété d’aptitudes, universalité de sentiment de soi-même, exquise délicatesse d’impressions, bonté de femme, vertu mâle dans l’imagination, rêves d’un dieu toujours prêts à décevoir l’homme…… tout enfin, excepté la proportion de l’idéal au réel ! Tous ses malheurs, et ils furent grands comme son caractère, ont tenu à cet excès de grandeur dans son génie ; ils dépassaient, non pas son esprit infini et universel, mais ils dépassaient le possible ici-bas : voilà la cause fatale et organique de ses coups d’ailes et de ses chutes. […] Cependant il m’était tombé par aventure sous la main une page ou deux de Balzac, où l’énergie de la vérité et la grandeur de l’accent m’avaient ému fortement.