Les moyens mis à sa disposition étaient insuffisants ; il avait des inquiétudes sur l’arrivage des subsistances, et peu de confiance dans l’activité du gouvernement lituanien ; il le disait dans ses rapports, il s’en plaignait. […] Mon cousin, … répondez au général Jomini qu’il est absurde de dire qu’on n’a pas de pain quand on a 500 quintaux de farine par jour ; qu’au lieu de se plaindre il faut se lever à quatre heures du matin, aller soi-même aux moulins, à la manutention, et faire faire 30,000 rations de pain par jour ; mais que, s’il dort et s’il pleure, il n’aura rien ; qu’il doit bien savoir que l’Empereur, qui avait beaucoup d’occupations, n’allait pas moins tous les jours visiter lui-même les manutentions ; que je ne vois pas pourquoi il critique le gouvernement lituanien pour avoir mis tous les prisonniers dans un seul régiment ; que cela dénote un esprit de critique qui ne peut que nuire à la marche des affaires, tandis que dans sa position il doit encourager ce gouvernement et l’aider, etc… » L’esprit de critique ! […] Laissé d’abord à Wilna, Jomini eut bientôt avec le général Hogendorp, aide de camp de l’Empereur, nommé à la présidence du gouvernement de Lithuanie, un violent conflit47 qui amena son changement de destination ; il fut envoyé pour commander à Smolensk.
Incapacité politique Comment les nouvelles politiques et les actes du gouvernement sont interprétés. […] Un intendant748 écrit que, dans sa province, le gouvernement doit opter, et opter dans le sens populaire, se détacher des privilégiés, abandonner les vieilles formes, donner au Tiers double vote. […] » Vingt-cinq ans avant la Révolution, il n’était pas rare d’en voir quinze ou vingt « tomber dans une ferme pour y coucher, intimider les fermiers, et en exiger tout ce qu’il leur plaisait » En 1764, le gouvernement prend contre eux des mesures qui témoignent de l’excès du mal760 : « Sont réputés vagabonds et gens sans aveu, et condamnés comme tels, ceux qui, depuis six mois révolus, n’auront exercé ni profession ni métier, et qui, n’ayant aucun état ni aucun bien pour subsister, ne pourront être avoués ni faire certifier de leurs bonnes vies et mœurs par personnes dignes de foi… L’intention de Sa Majesté n’est pas seulement qu’on arrête les vagabonds qui courent les campagnes, mais encore tous les mendiants, lesquels, n’ayant point de profession, peuvent être regardés comme suspects de vagabondage. » Pour les valides, trois ans de galères ; en cas de récidive, neuf ans ; à la seconde récidive, les galères à perpétuité. […] Hippeau, le Gouvernement de Normandie, VII, 147 à 177 (1789)
Le livre de Bonald, introduit en France et expédié de Constance à Paris, fut en grande partie saisi et mis au pilon par ordre du gouvernement : il n’eut donc pas d’effet et fut alors comme non avenu53. […] Il n’entendait pas restreindre moins rigoureusement les arts du dessin ; il était sans pitié pour les statues : « Gouvernements, s’écriait-il, voulez-vous accroître la force de l’homme ? […] Il croit donc en définitive au triomphe de la religion chrétienne catholique sur toutes les religions, et de la constitution monarchique pure sur tous les gouvernements, comme il croit à une vérité géométrique, comme il est « convaincu de l’égalité des diamètres d’un même cercle » : c’est la comparaison qu’il emploie quelque part. […] Je n’en ferai remarquer que quelques-unes qui me semblent des plus justes, des plus modérées, et tout à fait incontestables : Le bon sens, dans le gouvernement de la société, doit remplir les longs interrègnes du génie.