se sont-ils écriés ; l’exégèse, la gloire du dix-neuvième siècle, la reine des sciences philologiques, Lessing et Paulus, de Wette et Strauss, Baur et Schvregler, Ewald et Olshausen, puis encore, Lepsius et Rawlison, Bumouf, Renan lui-même, tous ceux qui, de notre temps, égyptologues et assyriologues, indianistes ou hébraïsants, philologues, lexicologues, ethnographes, anthropologistes, ont renouvelé la face de l’histoire, et en un certain sens l’idée même que nous nous formions de l’esprit humain, c’est ainsi qu’on les traite ! […] Dieu aime les pacifiques, et la gloire de la paix a la préférence sur celle des armes, quoique saintes et religieuses ».
Je rattache à cette double source les expressions comme : « cela ne dit rien à l’esprit ; — cela parle au cœur » ; et chez les poètes : Tout parle de sa gloire. […] Corneille, Horace, acte V, scène 3, v. 1696 (le vieil Horace s’adresse à Valère) : « Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa gloire, / Tout s’oppose à l’effort de ton injuste amour,/ Qui veut d’un si bon sang souiller un si beau jour. » 18.
Mais comme le temps injuste qui l’a couronnée des lauriers stériles de la renommée, les a entrelacés aux mornes pavots de l’oubli, laissons-là ce qui n’est qu’un souvenir et revenons à une poétesse dont le chant nous reste comme une gloire impérissable de notre littérature, à celle qui entendit du fond de la sombre mine et de l’usine encombrée, la plainte des enfants, et fit pleurer l’Angleterre sur ces petits, celle qui dans ses sonnets soi-disant portugais chanta le mystère spirituel de l’amour, et les dons intellectuels que l’amour apporte à l’âme ; celle qui eut foi dans tout ce qui était noble, qui eut de l’enthousiasme pour ce qui est grand, de la pitié pour tout ce qui souffre, celle qui écrivit : Vision de poètes, et les Fenêtres de la Casa Guidi, et Aurora Leigh. Ainsi que l’a dit d’elle un homme, auquel je dois mon amour de la poésie, non moins que mon amour de la campagne, Aujourd’hui encore à nos oreilles, le clair « Excelsior » lancé par une lèvre de femme, arrive par dessus l’Apennin, bien que la face de cette femme gise pâlie, glacée par la mort, avec tous les grands morts dont Florence garde le marbre ; Car aussi longtemps que de nobles chants remueront les cœurs des hommes et rempliront le monde de leurs vibrations, en cercles s’élargissant toujours jusqu’à ce qu’ils parviennent jusqu’au trône de Dieu, et que le poème devienne prière, et que la prière apporte la vigueur libératrice qui communique aux nations la flamme des actions héroïques, elle est vivante, — la poétesse à la grande âme qui vit des fenêtres de la Casa Guida l’aube de la Liberté se lever sur l’Italie, et qui en rendit la gloire, en hymnes ensoleillés, à toute l’humanité. […] Sans cela… Es-tu heureux dans la vie, ou te plaît-il de mourir à la fleur de tes jours, quand ta gloire et tes souhaits auraient atteint leur épanouissement ? […] Et les gloires du soleil couvrent la rose, au-dessus de laquelle elles se déversent ; comme amant et maîtresse ils flambent et se déploient. […] Le souvenir, alors même que le flux et le reflux du changement mobile se lasse de vieillesse, donne à la terre et aux cieux, par l’effet du chant et celui de l’âme, leur gloire.