/ 3008
1531. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 10, objection tirée des tableaux pour montrer que l’art de l’imitation interesse plus que le sujet même de l’imitation » pp. 67-70

Je répons que, lorsque nous regardons avec application les tableaux de ce genre, notre attention principale ne tombe pas sur l’objet imité, mais bien sur l’art de l’imitateur.

1532. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

La médiocrité et le goût barbare des constructions ; la ridicule et mesquine magnificence du petit nombre de maisons qui prétendent au titre de palais ; la saleté et le gothique des églises ; l’architecture vandale des théâtres de cette époque, et tant, tant, tant d’objets déplaisants qui, tous les jours, passaient devant mes yeux, sans compter le plus amer de tous, ces visages plâtrés de femmes si laides et si sottement attifées ; tout cela n’était pas assez racheté à mes yeux par le grand nombre et la beauté des jardins, l’éclat et l’élégance des promenades où se portait le beau monde, le goût, la richesse et la foule innombrable des équipages, la sublime façade du Louvre, la multitude des spectacles, bons pour la plupart, et toutes les choses du même genre. […] Le ministre à qui je la demandai me répondit que j’avais déjà été, l’année d’avant, en Toscane. — C’est pour cela, répliquai-je, que je me propose d’y retourner encore cette année. — Cette permission me fut accordée ; mais ce mot me donna à penser, et fit dès lors germer dans ma tête le dessein que moins d’un an après je mis pleinement à exécution, et qui me dispensa dans la suite de demander aucune permission de ce genre. […] Ses excès en ce genre passent toute vraisemblance : il ne vit point le prétendant anglais, mais il le reçut dans ses États sans ombrage. […] Un jeune poète étranger avec quinze beaux chevaux dans ses écuries, ami ou amant d’une jeune et belle reine et affectant une horreur de la royauté qui commençait à poindre alors, ne pouvait pas trouver des critiques bien sévères dans un genre inusité encore en Toscane. […] On craignait en un mot que le partisan de 1745 ne retrouvât sa vigueur juvénile pour cette expédition d’un nouveau genre ; il fallait donc être en mesure d’empêcher un coup de main.

1533. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

La seule différence qu’il y ait entre eux et lui, c’est qu’il fait les premiers pas dans la carrière, sans pouvoir s’appuyer sur les mathématiques, qui sont encore dans l’enfance, tandis que Descartes et Newton, placés bien plus avant sur le chemin, ont à leur disposition des mathématiques toutes-puissantes, avec des observations presque innombrables de phénomènes, et des expériences de tout genre. […] Camus, avocat au parlement de Paris, censeur royal, publia en 1773, et qui est restée jusqu’ici le chef-d’œuvre de ce genre de travail. […] Une pareille histoire n’est-elle pas infiniment préférable à de sèches nomenclatures, quelque bien rangées qu’on les suppose, par ordres, classes et genres ? […] On peut même ajouter que ces théories sont en parfait accord avec les croyances instinctives du genre humain, et que les religions les plus éclairées les sanctionnent, en même temps que la philosophie les démontre. […] « On a vu dans Platon quelle était sa doctrine psychologique, et la démarcation profonde qu’il établissait entre l’âme et le corps ; il faudrait dire plutôt, l’intervalle infranchissable qu’il met entre les deux principes dont l’homme est composé, comme l’attestent hautement le témoignage de la conscience et la voix du genre humain.

/ 3008