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2149. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Ici, ce sont les aventures de « ce cœur facile que blessaient les premières impressions » ; ailleurs, c’est l’anatomie de « ce cœur habile et ingénieux à trouver les moyens pour arriver à sa fin » ; plus loin, c’est la peinture de « ce cœur ardent où les passions ne savaient pas même garder de mesure ». […] Le prince de Conti, la maréchale de Luxembourg, la pieuse, et même dévote marquise de Créqui, la comtesse de Boufflers, — je nomme celles qu’il semble que le cynisme affecté de ce plébéien eût dû choquer dans leurs moindres habitudes, — toutes et tous lui sont demeurés fidèles ; et ceux-là mêmes avec lesquels il s’est brouillé n’ont pu s’empêcher de lui garder un souvenir attendri.

2150. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

En vain La Bruyère l’a replacée dans un des coins les plus vifs et les mieux éclairés de son immense comédie ; en vain, de temps à autre, par un soin littéraire qui se retrouve à toutes les époques, a-t-on voulu rétablir la scène du pauvre, j’ai presque dit la scène du monstre (pour parler comme l’affiche de l’Opéra), telle qu’elle fut jouée à la première représentation… La tentative était inutile ; Don Juan et Sganarelle furent respectés, le pauvre disparut pour toujours ; pour toujours, on le croyait, on le disait du moins, car le texte même de Molière, le texte du Don Juan original, avait été remplacé par l’improvisation du second Corneille ; qui se garda bien de nous ramener ce mendiant qui était le si mal venu dans ce drame de joie, de duels, de dettes non payées, d’enfants railleurs, de filles abusées, de pères conspués ; un drame où tout abonde de ce qui est le vice, l’ironie, la grâce, l’éloquence, l’art, la passion, le plaisir, la fête, le bon goût, la parodie des choses divines, le mépris de l’autorité humaine, jusqu’à ce qu’enfin, de péril en péril, de folies en paradoxes, de cruautés en trahisons, le héros merveilleux de cette fantaisie abominable et charmante tombe, la tête la première, dans son dernier abîme, dans le dernier de tous les abîmes, l’hypocrisie.

2151. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Au fond, les critiques sont de drôles de corps ; les mêmes choses que, par politesse, ils se garderaient bien de dire directement à leur homme, ils s’empressent de le crier du haut des toits de la publicité, par discrétion.

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