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2927. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Meyerbeer qui exprime tout le naïf orgueil du génie : À l’une des répétitions de l’Étoile du Nord, l’illustre maître aperçut un pompier de service qui donnait de bruyants témoignages de son admiration. […] *** Le gouvernement anglais a du reste le génie de la prévoyance, et, sans compromettre son autorité, il sait à propos faire des concessions. — Tout récemment il avait été question, à l’instigation du clergé, m’a-t-on dit, de supprimer les musiques publiques qui sont le dimanche une récréation populaire. — Il y a eu commencement d’émeute, on a déraciné quelques chênes dans les parcs pour les opposer aux bâtons des policemen.

2928. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

— C’est mieux que la filleule des fées, disait Mme R… C’est la filleule du génie ! […] … Ma mère gardait une foi superstitieuse en sa sœur, qui avait été comme le bon génie de la famille, et, dès l’âge de neuf ans, par son talent précoce, l’avait aidée à sortir de situations difficiles.

2929. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

C’en était fait des « bourreaux », des « Busiris en robes » et des Jansénistes, et de ces gens qui dans le procès du duc d’Aiguillon osaient « inculper un pair du royaume », alors que le roi « déclarait que ce pair, n’avait rien fait que par son ordre », ce qui, par conséquent, « était vouloir faire le procès au roi lui-même. » — Il « bat des mains quand il voit que la justice n’est plus vénale », et dit hautement « que ce règlement est le plus beau qui ait été fait depuis la fondation de la monarchie. » Maupeou est « un homme de génie et d’un mérite distingué. » Pour lui, il a « pris parti contre nos seigneurs sans aucun motif que son équité et sa juste haine contre les assassins du chevalier de la Barre et du jeune d’Etallonde, sans imaginer seulement qu’il y eût un homme qui pût lui en savoir gré. » Cela le brouille un peu avec Mme du Deffand et tout à fait avec Choiseul ; mais il n’importe : « Je serai fidèle à votre grand’maman [Mme de Choiseul] et à Monsieur son mari, écrit-il à Mme du Deffand, tant que j’aurai un souffle de vie ; cela est bien certain. […] Il faut, tout en indiquant, s’il y a lieu, si c’est vrai, que les idées qu’on professe n’ont pas laissé d’être obscurément pressenties par de bons esprits d’autrefois — et que les chrétiens rappelassent le souvenir des prophètes juifs, il n’y avait pas de mal — insister surtout sur ceci qu’on est des révoltés, des novateurs et des fondateurs, qu’on a ses raisons pour l’être, qu’on vient changer le monde parce qu’il a besoin d’être changé, et que s’il n’en avait pas besoin on ne serait pas venu ; que, par exemple, dans le cas dont il s’agit, les Juifs n’avaient pas compris Dieu et que Dieu est venu pour se faire comprendre aussi bien de ceux qui ne l’avaient pas compris que de ceux qui ne le connaissaient pas. — Mais être moitié juifs, moitié chrétiens ; et associer Moïse et Jésus ; et, quand on a fait l’Evangile, déclarer sien et vénérable et divin un livre plein de génie poétique, mais en son ensemble aussi peu moral et aussi peu moralisateur que possible et qui donne de Dieu une idée propre à vous rendre athée : c’est là qu’est l’erreur énorme et c’est là qu’est le danger.

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