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790. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Louis XVI et sa cour37 I Par un hasard qu’il a certainement le droit d’appeler heureux, Amédée Renée eut, dit-il, l’honneur inespéré d’être choisi pour finir, par un dernier volume, cette histoire de Sismondi que son auteur devait conduire jusqu’à la Révolution française, quand, arrivé au règne de Louis XVI, il fut emporté par la mort. […] Les autres sont suisses, celui-ci est français. […] Renée resta Français, et Français de Paris, et nous eûmes une histoire pénétrante souvent, brillante parfois, mais vivante toujours, et toujours écrite ; car il est toujours ce que Sismondi n’est jamais, dans le sens aiguisé du mot : je veux dire un lettré et un écrivain.

791. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Elle inventait la décence et la langue française. […] Il oublie cela, et il la fait sortir, cette conversation, cette gloire française (comme s’il y avait une conversation française), de cette précieuse, accorte dans les riens et trônant dans le vide au milieu de ces poètes parasites, domestiques et faméliques, d’entre le bichon et la perruche, d’entre le tabouret et le perchoir. […] … De même il croit de très bonne foi que, dans un pays qui avait dans sa tradition des siècles de chevalerie française, besoin était, à l’époque de Mazarin et de Richelieu, d’importer des pays étrangers de la galanterie et de la délicatesse, comme il était besoin aussi d’inventer une langue qui avait eu pour pères Rabelais, Montaigne et Régnier !

792. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Nous avons bien des histoires de France, dues à des plumes de notre temps plus ou moins habiles, et dans lesquelles le xviiie  siècle est traversé et jugé, en passant, comme les autres siècles qui forment la longue vie de la monarchie et de la société françaises. […] Mais l’histoire intégrale du xviiie  siècle, une histoire allant d’une seule et forte venue d’une extrémité à l’autre de ce siècle, qui s’ouvre en 1700 aux affaires de la succession d’Espagne et qui se ferme en 1800 aux affaires d’une bien autre succession, — la succession de la Révolution française, — une pareille histoire, on la cherche en vain. […] Obstiné revenant, il a, depuis vingt ans14, assez dressé sa face de momie, peinte à l’égyptienne, dans toutes les œuvres de la littérature française, dans toutes les glaces où nous nous mirions. […] Mais le sentiment moderne, le sentiment qui nous a été inoculé par la Révolution française, se trompe souvent quand il les signale.

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