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469. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame de La Fayette ; Frédéric Soulié »

Mais les grands artistes ne l’oublieront pas, et c’est pour eux encore plus que pour la foule qui le lit qu’une réimpression de ses œuvres était nécessaire.

470. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Il l’interroge partout où il la rencontre et il la rencontre partout, dans la rue, parmi les foules, dans les taudis du pauvre et les salons du riche. […] Révolutionnaires et conservateurs, théoriciens, chefs de secte et conducteurs de peuples, et la foule aussi, sous la physionomie anonyme et symbolique de l’ouvrier d’usine, du paysan, du marin. […] La foule ne cessait, curieuse, indiscrète et bavarde, d’envahir les allées étroites, les petites pelouses qui entourent les architectures, d’un bel ordre barbare, dont mon ami avait la garde. […] Au jour des fêtes nationales, des deuils publics, des événements qui jettent les foules dans les rues, on tremble que le patriotisme ne fasse une de ces frasques dangereuses qui peuvent amener d’irréparables malheurs. […] Je l’aime, car je lui dois de savoir un peu plus exactement aujourd’hui ce que c’est que l’idéal d’un berger des consciences et d’un éducateur des foules.

471. (1888) Études sur le XIXe siècle

Holman Hunt raconte que, navré de l’injustice des critiques, pris de découragement et peut-être de doute, il allait souvent à l’exposition, de bonne heure, dans l’espoir que quelque visiteur matinal — de ceux qui viennent pour la peinture et non pour la foule — s’arrêterait devant ses « Missionnaires » en exprimant peut-être une opinion favorable. […] Je ne crois pas qu’on trouverait dans l’histoire des arts un cas plus curieux que cette retraite d’un artiste tout jeune, célèbre avant l’âge, doué des facultés les plus exceptionnelles, et qui, pendant plus de trente ans, inconnu de la foule, exerça sur une partie considérable de l’élite intellectuelle de son pays une sorte d’occulte royauté. […] Il s’incorpore au peuple, étant lui-même foule. […] C’est parce qu’il les a acceptés tels qu’ils sont, avec leurs splendeurs et leurs mensonges, avec la foule d’erreurs qu’ils révèlent sous leur apparence d’absolue vérité, avec leur simplicité attirante et trompeuse, qu’il s’est trouvé en continuelle communion avec la foule. […] D’ailleurs, de Londres comme de Paris, M. de Amicis ne voit que le côté brillant : à travers ses récits, les deux immenses villes apparaissent comme des capitales de royaumes de Cocagne, où des foules heureuses se promènent sur des boulevards bordés de somptueux palais et d’admirables édifices.

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