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435. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

C'est de quoi nous nous occupons nous-mêmes, dans un Ouvrage qui seroit déjà fait, si notre fortune nous eût permis de suivre les mouvemens du zele qui nous anime. […] C’est surtout dans l’inégalité des conditions, dans la disproportion des fortunes, dans l’inexacte distribution des honneurs & des récompenses, que cette Religion fait connoître la douceur de son empire & la sagesse de ses loix, qui temperent & réparent, autant qu’il est possible, les adversités humaines. […] Si, par fortune, ce prodige de grandeur qui subjugue les adversités, n’étoit qu’une méprise & qu’une erreur, quelle erreur, nous ne craignons pas de le dire, plus digne de notre admiration & de nos hommages ?

436. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Le cercueil de l’homme de lettres a des fortunes pareilles à celles d’un livre… Au reste, chez tout ce monde, pas le moindre deuil de cœur. […] Le progrès, le voilà ; il a remplacé la torture morale, le brisement du corps par le brisement du cerveau… Le progrès, il a fait des misérables de tous ceux qui avaient une petite fortune ! […] Ces minutes d’angoisses, comme ce soir, où l’on interroge la fortune de son livre aux étalages, et où je ne sais quoi de poignant vous mord à la vitrine d’un libraire, où vous n’êtes pas exposé.

437. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Si l’on écarte la science, il ne reste que deux signes de capacité : la naissance et la fortune, et ainsi la souveraineté des capables deviendra la souveraineté des nobles et des riches. […] Dans la pratique, on peut mépriser cette objection, car on fait comme on peut ; mais en droit il faut autre chose qu’un signe changeant et mobile comme la fortune pour élever ou abaisser un homme au rang de souverain ou de sujet. […] Il est si habitué à gagner son pain à la sueur de son front, que son bon sens comprendra sans peine, malgré le cri de ses passions, que chacun doit se suffire, et que la fortune publique n’est faite que pour le bien public, et non pour les besoins et les appétits des particuliers.

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