/ 1718
228. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Toute sa fortune, comme celle du moineau de Paris sous le rebord de son toit, consistait dans une modique pension d’homme de lettres ; miette tombée de la table des heureux favoris du ministère de l’intérieur. […] Les citoyens dont le revenu n’excède pas ce qui est nécessaire à leur subsistance sont dispensés de contribuer aux dépenses publiques ; les autres doivent les supporter progressivement selon l’étendue de leur fortune. […] Tout ce qui contrarie ce plan, c’est-à-dire tout ce qui tend à constituer des inégalités de lumières, de rang, de condition, de fortune parmi les hommes, est impie. […] « Il subit toutes ces phases de sa fortune avec le stoïcisme d’un prince qui ne demande à sa patrie que le titre de citoyen, et à la république que l’honneur de mourir pour elle. […] je leur ai tout donné, rang, fortune, ambition, honneur, renommée de ma maison dans l’avenir, répugnance même de la nature et de la conscience à condamner leurs ennemis !

229. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

« Plutarque, dans un de ses traités philosophiques, examine si la fortune ou la vertu firent l’élévation d’Alexandre ; et voici, à peu près, comme il raisonne et décide la question : « J’aperçois, dit-il, un jeune homme qui exécute les plus grandes choses par un instinct irrésistible, et toutefois avec une raison suivie. […] Je conclus qu’un bonheur aussi constant n’est point l’effet de cette puissance aveugle et capricieuse qu’on appelle la fortune : Alexandre dut ses succès à son génie et à la faveur signalée des dieux. Ou, si vous voulez, ajoute encore Plutarque, que la Fortune ait seule accumulé tant de gloire sur la tête d’un homme, alors je dirai comme le poëte Alcman, que la Fortune est fille de la Providence. » « On voit par ces paroles combien étaient religieux tous ces graves esprits de l’antiquité. […] « Cependant je crus nécessaire de prendre des arrangements concernant ma fortune, et je fus obligé d’écrire à Amélie.

230. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

De plus, madame Gay, après avoir possédé une opulente fortune, était tombée dans une médiocrité d’existence qu’elle ne soutenait que par le travail littéraire, souvent si mal rémunéré ; elle craignait la pauvreté après elle pour cette enfant : elle pouvait penser que le double talent de la mère et de la fille, et leur double travail, apporteraient un peu plus d’aisance à la maison, que sa fille se ferait avec ses vers une propre dot de sa gloire. […] Tout attestait dans cette résidence la médiocrité de fortune de la pauvre mère. […] Il perdrait tout, sa gloire et sa fortune étrange, Si ce fleuve, un seul jour, lui refusait sa fange. […] XXXII À dater de ce jour, elle ferma son cœur aux illusions et sa porte au monde ; elle ne vit plus qu’un petit nombre d’amis de toutes les fortunes. […] Elle fut fière de se passer de la fortune en se suffisant par son travail.

/ 1718