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868. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Les fragments parvenus jusqu’à nous attestent du moins l’emploi de quelques formes du dialecte laconien, plus âpre que les autres idiomes de la Grèce ; mais on s’étonne d’y trouver, dans les sujets choisis par le poëte, bien des choses qui contredisent les traditions adoptées sur Lacédémone. […] Cette poésie avait dû prendre bien d’autres caractères, toucher bien d’autres sujets, probablement sous cette forme lyrique ou gnomique, mais toujours concise, qui, ce semble, était le mieux assortie à l’esprit sévère et occupé de Sparte. […] Nous y retrouvons, avec quelques formes un peu rudes, ce dialecte dorien que Pindare allait orner de tant de magnificence.

869. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

. —  Persistance de la forme classique. —  Empire de la période. —  Johnson. —  L’école historique. —  Robertson, Gibbon, Hume. —  Leur talent et leurs limites. —  Commencements de l’âge moderne. […] Cette forme régnante de pensée s’impose à tous les écrivains, depuis Waller jusqu’à Johnson, depuis Hobbes et Temple jusqu’à Robertson et Hume ; il y a un art auquel ils aspirent tous ; le travail de cent cinquante années, pratique et théorie, inventions et imitations, exemples et critique, s’emploie à l’atteindre. […] Ce n’étaient point des passions qu’il y cherchait, c’était du style ; il n’y a point eu d’adorateur plus dévoué de la forme ; il n’y a point eu de maître plus précoce de la forme. […] Mais comme le sentiment vrai perce à travers la forme scolastique ! […] En vain le fond est changé, la forme subsiste.

870. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Aussi conçoit-on moins ces nymphes secourables sous la figure de femmes incarnées que sous celle des formes flottantes qui se modèlent vaguement sous les eaux. […] C’est sous une forme odieuse, qui n’est point sa physionomie véritable, qu’Hermès apparaît dans le drame d’Eschyle. […] Il se forme dans les crépuscules, il s’élance des longues bandes d’or que le soleil levant ou couchant trace à l’horizon. […] C’est à ce patronage qu’il doit sa forme idéale. […] Ce dieu même obscurément annoncé, qui devait le racheter par sa descente aux Enfers, figurait, sous une autre forme, Jésus descendant aux Limbes pour en tirer les Justes de l’ancienne Loi.

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