Martin, qui ajoute encore à tout cela la médiocrité dans la forme, — cette médiocrité, cause des plus hautes fortunes, — nous semble appelée à un avenir immense. […] Nous l’avons dit, c’est un esprit médiocre de forme et de fond.
En ce livre d’un renseignement inouï, il y a des chapitres intitulés : « Source de la fortune de Voltaire, Banqueroutes essuyées par Voltaire, Rapports de Voltaire avec ses débiteurs, Comme quoi Voltaire prêtait à des taux exorbitants, Idolâtrie de Voltaire pour les rentes viagères » ; d’autres : « Régime de Voltaire, Voltaire parasite, Voltaire à la recherche d’une résidence somptueuse au meilleur marché possible » ; et vous voyez tour à tour passer devant vous, sous tous les aspects que sa nature de caméléon et de singe lui permettait de revêtir, et sans quitter sa forme de Voltaire, tous les types de la Comédie : Harpagon, le Menteur, Tartuffe, Chicaneau, le Bourgeois gentilhomme et le Malade imaginaire, qui composaient sa mobile et divergente identité ! […] Qu’importe le mérite plus ou moins visible d’une forme littéraire dans un livre qui est une munition de guerre ou une arme plus qu’un livre, et qui ressemble à la giberne d’un chasseur de Vincennes pour tuer toutes les révoltes de l’esprit voltairien… à huit cents pas !
Nous la regardons, dans sa simplicité naïve et presque puérile, comme la forme la plus élémentaire et la moins relevée de toutes les formes de gouvernement.