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898. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Cependant le même Chapelain avait eu l’idée du Dictionnaire de l’Académie, ce monument de la langue classique : et il avait de toutes ses forces travaillé à réduire la tragédie aux imités, c’est-à-dire au type idéal du drame classique. […] La raison n’a pas elle-même de force pour faire dominer ses jugements : c’est le rôle de la volonté, à laquelle il appartient de déterminer ceux « sur lesquels elle résout de conduire les actions de la vie ». […] Car ce qu’il y avait au fond de cet esprit mondain sous les incohérences fantaisistes de la surface, c’était un sentiment très obscur et très fort du pouvoir de la raison : là-dessus s’appuyaient précisément la force du préjugé mondain et la tyrannie de la mode. […] Ainsi le christianisme, pendant le xviie  siècle, utilisa les forces de cette doctrine dont le principe était capable de le ruiner, et par là retarda l’éclosion des dangereuses conséquences qu’elle recélait : il fallut que les affirmations dogmatiques de Descartes fussent ruinées pour que l’esprit de sa méthode manifestât son énergie destructive.

899. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Il leur est indifférent que de plus ou moins braves garçons gagnent leur vie : puisqu’il n’y a pas de sots métiers… Les Lettres plutôt se loueraient de voir restreindre le nombre de leurs servants à celui des maniaques incurables et insoucieux, par force, de la gloire monnayée. […] Quelle preuve de force ! […] Elle ne doit pas représenter, comme on le croit trop souvent, la littérature, mais toutes les forces vives d’un pays, quelles qu’elles soient. […] C’est de l’allégorie dans toute la force au terme.

900. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Ce qui est seulement à craindre, c’est qu’on ne fasse avec faiblesse ce qu’on ferait avec force dans la santé. […] Quand Mme de Graffigny eut assez de force pour parler, elle expliqua les simples mots de cette lettre qu’on avait si mal interprétée et décachetée si indignement : « Je le dis à sa louange, ajoute-t-elle, dès le premier moment Voltaire me crut et me demanda aussitôt pardon. » Mais il n’en fut pas ainsi de l’altière châtelaine, qui ne lui pardonna jamais le tort qu’elle-même s’était donné. […] Il en résulte chez elle deux ou trois élans de vérité, auxquels cet état de contrainte morale donne toute leur force. […] Les Lettres d’une Péruvienne ont aujourd’hui pour moi le mérite d’avoir inspiré à Turgot des réflexions pleines de force, de bon sens, de philosophie politique et pratique.

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