Or, je sais, d’après ma propre expérience, que dans le cas d’une fécondation artificielle, il arrive aussi souvent qu’on prenne par hasard du pollen provenant des anthères d’une autre fleur que de la fleur même qu’on veut féconder ; si bien qu’il en résulte un croisement entre deux fleurs, quoique probablement appartenant à la même plante. […] Ainsi, un bulbe d’Hippeastrum aulicum produisit quatre fleurs, dont trois furent fécondées par W. […] Chacun peut aisément se convaincre de l’efficacité de l’action des insectes en examinant les fleurs des Rhododendrons hybrides les plus stériles qui ne produisent aucun pollen, et dont les stigmates sont cependant toujours couverts de pollen provenant d’autres fleurs. […] Alors il féconda artificiellement treize fleurs de l’une avec le pollen de l’autre, mais un seul épi donna des graines et n’en donna que cinq. […] Il affirme de plus que lorsque des variétés jaunes et blanches d’une même espèce sont croisées avec les variétés jaunes et blanches d’espèces distinctes, les croisements entre fleurs de même couleur produisent plus de graines qu’entre des fleurs de couleur différente.
Arthur, « le roi irréprochable », a assemblé « cette glorieuse compagnie, la fleur des hommes, pour servir de modèle au vaste monde, et pour être le beau commencement d’un âge. […] Il n’a pris que la fleur dans leurs beautés. […] Essayons de les décrire ; on comprendra mieux les fleurs en voyant le jardin. […] Comme elle étincelle, et comme elle regorge de fleurs champêtres lustrées par le soleil ! […] Les jeunes filles pleurent en l’écoutant ; certainement quand, tout à l’heure, on lisait la légende d’Elaine ou d’Enide, on a vu des têtes blondes se courber sous les fleurs qui les parent, et des épaules blanches palpiter d’une émotion furtive.
Ce fut pendant son séjour à Paris, dans l’hiver de 1641, que le marquis de Montausier fit à Julie cette fameuse galanterie d’une guirlande peinte sur vélin in-folio par Robert et, à la suite de laquelle se trouvent toutes les fleurs dont elle se compose, peintes séparément, chacune sur une feuille particulière, au bas de laquelle est écrit de la main de Jarry, célèbre calligraphe et noteur de la chapelle du roi, un madrigal qui se rapporte à cette fleur. […] La plus humble des fleurs sera la plus superbe. » Toutes les fleurs ne s’expriment pas aussi heureusement que la violette ; mais toutes paient un tribut plus ou moins flatteur. Les dix-huit noms propres qui s’étaient associés aux noms de ces fleurs étaient les plus célèbres du temps ; la peinture et la calligraphie, qui fixaient sur le vélin les fleurs y les vers, le nom des auteurs, étaient des chefs-d’œuvre.