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887. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

J’y cède, je vous le jure, à regret, à contrecœur ; comme on cède aux instances d’un ami qui, au milieu d’un accès de fausse gaieté, nous demande la cause de notre tristesse. […] « Les capacités les plus incontestables auraient, il faut en convenir, bien de la peine à se faire jour au travers d’une situation si fausse, si contradictoire. […] Ton indignation ne l’épouvante guère ; Crois-moi donc ; laisse en paix, jeune homme au noble cœur, Ce Zoïle à l’œil faux, ce malheureux moqueur. […] Le Zoïle à l’œil faux avait bien quelque analogie avec M.  […] Buloz, me dire que mon opinion sur lui était fausse ; qu’il arrivait avec le plus profond désir d’être l’homme de la jeune littérature qui avait fait sa fortune, et que la preuve en était que le premier acte de son administration serait la reprise de Christine.

888. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Il me semble qu’il est psychologiquement faux de prétendre qu’une poétique, quelle qu’elle soit, fût-elle aussi prodigieusement riche que celle de Victor Hugo, puisse épuiser le Réel. […] Le jour où les poètes ne se considéreront plus que comme des ciseleurs de petites coupes en or faux où on ne trouvera pas même à boire une seule pensée, la poésie n’aura plus d’elle-même que la forme et que l’ombre, le corps sans l’âme, elle sera morte. » Ce que dit Guyau des grands poètes du xixe  siècle, doit être encore plus vrai dans, l’avenir, car comme il le remarque aussi, de plus en plus la poésie jointe à la métaphysique tendra à remplacer la religion dogmatique. […] Si nous voulons que l’art, que le grand art renaisse et s’élève aussi bien au-dessus d’une soi-disant poésie sociale à l’usage des travailleurs, aride et sèche comme un désert sans oasis, qu’au-dessus des pastiches plus ou moins habiles de Mallarmé, de Baudelaire et de Verlaine que nous présentent aujourd’hui tant de « ciseleurs de petites coupes en or faux où on ne trouve pas même à boire une seule pensée », il faut que nous maintenions énergiquement le principe de la liberté illimitée du poète : qu’il crée de nouveaux rythmes, de nouveaux vers, de nouvelles strophes, de nouvelles formules ! […] Plutôt que de chercher à trouver une définition qui nécessairement deviendrait fausse si demain un poète de génie créait en poésie un mode d’expression admirable et nouveau, j’ai cru qu’il importait d’insister sur ce qui différencie, dans le réel, la poésie de la prose, — et nous avons vu que sur ce point précis on aboutit à des notions qui, approfondies et développées, pourraient devenir intéressantes. […] Je tiens à les citer en conclusion à cette étude : « Une fausse idée a longtemps fermé le chemin de la critique contemporaine.

889. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Rien117 ne subsiste de ses vers sans âme, prosaïque produit de la frivolité chevaleresque, où le fond est vain sous la forme fausse. […] est-ce duplicité, fausses larmes, hypocrisie ? […] En de longs mois de prison, il fait le compte de son existence : rien d’étonnant s’il conclut qu’il a fait fausse route.

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