L’idée qui nous absorbait avait donc dû donner l’éveil, dans l’inconscient, à toutes les images de la même famille, à tous les souvenirs de mots correspondants, et leur faire espérer, en quelque sorte, un retour à la conscience.
Sauf la gaieté obligée de la soubrette, tous les personnages sont sérieux, la mère et le fils par leur bigoterie, le reste de la famille par sa haine pour l’imposteur, et le beau-frère par ses sermons, où il prêche avec tant d’onction que les dévots de cœurs ne doivent Jamais contre un pécheur avoir d’acharnement, Mais attacher leur haine au péché seulement91. […] Après le discours inopiné du messager royal, on conçoit l’allégresse de toute la famille, le soulagement du public et notre reconnaissance pour le grand poète qui, par un coup de son art, vient de nous délivrer de la terreur et de la pitié tragiques, et de sauver la comédie.
C’est l’histoire d’une famille, mais surtout d’un père et d’une fille qui sont sans doute les êtres les plus haïssables que l’on peut avoir connus dans un livre. […] C’est déjà très beau pour un pauvre homme, chargé d’une famille, si peu nombreuse qu’elle soit, d’avoir conquis un tout petit appartement dans une vieille maison et il est de son devoir de s’en consoler en se représentant la vie de ceux qui couchent sous les ponts ou qui sont forcés de s’en remettre aux hospitalités ingénieuses de M.