Né en 1610 au village et à la ferme d’Houay près d’Argentan en Basse-Normandie, il se nommait Eudes de son nom, et appartenait à une famille et à une race originale. […] il répondit : « Nous sommes trois frères, adorateurs de la vérité et de la justice : le premier la prêche, le second l’écrit, et moi je la soutiendrai jusqu’au dernier soupir. » Le nom de Mézeray était celui d’un canton, d’un réage, selon l’expression du pays, où la famille Eudes possédait quelque pièce de terre26.
Bailly serait député des trois ordres comme il est des trois académies. » Cette assemblée des électeurs du Tiers, d’après le récit de Bailly, était comme une assemblée de famille. […] J’en quittais une où j’avais été toujours en vue et toujours caressé : j’étais là comme un fils de famille sortant de la maison paternelle où il était chéri, soigné, et qui entre dans le grand monde, où l’on ne prend pas garde à lui.
Voyageant en Suisse dans le canton de Zurich, il avait remarqué que, dans la plupart des maisons, une piété domestique patriarcale tenait à conserver les images des pères, les portraits de ceux que la famille avait perdus et qui étaient représentés sur leur lit de mort, les yeux fermés, tels qu’ils étaient lorsqu’on les avait vus pour la dernière fois après le dernier soupir : Ces tristes images, ajoutait-il, qui paraîtraient si hideuses à un Français qui ménage son cœur comme un enfant gâté, et qui fuit avec soin tout ce qui pourrait l’émouvoir fortement, sont ici un objet consolant pour des hommes qui savent aimer et ne craignent rien de l’amour, pas même ses peines. […] La Notice de Cuvier, dans le temps où elle fut prononcée, mécontenta la famille, et M.