Il est des pages exquises dans bien des parties de ce livre, mais je signalerai surtout celles où commence à s’émouvoir le cœur du père pour cette enfant inconnue il y a huit jours ; le travail est latent, involontaire ; il y a là comme une lente montée de sève qui va aboutir à l’éclosion d’une tendresse inconnue ; malgré lui, le père sent la prise de possession de toutes ses facultés par ce petit être qui ne le connaît pas et qu’il suit par la pensée bien au-delà de son âge.
Tome VI Première leçon. Discours préliminaire Messieurs, Cet auditoire si nombreux et si troublant, même par sa bienveillance, ajoute encore à l’embrouillement de pensée que j’éprouve en ce moment ; car il faut, je l’ai annoncé, vous donner un programme du moyen âge. Jusqu’à présent, je parlais de choses que je connaissais assez bien, et où la faiblesse de ma parole était du moins soutenue par d’anciennes études. Maintenant, je vais parler de choses que je sais à peine, que j’apprends à mesure que je les dis : j’ai besoin, et ce n’est pas une phrase faite ni apportée de chez moi, j’ai besoin d’une double indulgence. Dans cet effort que je vais tenter pour encadrer la partie du moyen âge qui doit nous occuper, et pour y choisir quelques points dominants, caractéristiques, tant de faits que l’on ne peut dire tous, et qu’on craint d’omettre, tourbillonnent autour de mon esprit.
On les calomnie, on les houspille de maintes manières : « Alors, une faculté pitoyable se développa dans leur esprit, celle de voir la bêtise et de ne plus la tolérer.