Je ne me souviens plus de la façon dont le spirituel critique des Débats traita l’irascible poète des Erinnyes, mais bientôt après cette rencontre odéonesque et ce retour en fiacre, j’eus, pour mon humble part, l’occasion de tomber sous sa férule. […] Les façons différentes de Brunetière et de Lemaître prêtaient à des comparaisons et à des préférences. […] Ce qu’il y a dans la nature de plus imperceptible et de plus fugitif, c’est ce qu’il s’acharne à fixer, mais cet acharnement même lui impose de bizarres façons d’écrire. […] Sa façon de s’exprimer était brève et dédaigneuse. […] La passion de ces comparaisons avait fait de Maurice Maindron un entomologiste et un armurier, et quand je dis un armurier, ce n’est point une façon de parler.
Un jour, il avait vingt-deux ans, il allait rejoindre le régiment de Foix à Bordeaux ; se trouvant dans une auberge, à Poitiers, avec un officier d’un autre corps qui avait trente-six ans, il fut d’un étonnement extrême de voir cet homme faire encore le galant auprès du sexe et le séducteur ; il ne pouvait se persuader qu’à trente-six ans ces façons de jeunesse ne fussent point mises de côté pour des soins plus sérieux, et il dit à ce sujet des choses d’une grande innocence peut-être, mais d’une belle et pure élévation. […] [NdA] Ainsi encore, il a lu dans un Discours sur les ordres sacrés, de Godeau, évêque de Vence, que la première division des temples, celle qui contenait l’autel, s’appelait βῆμα : « Ce nom Béma, dit-il aussitôt, sonne trop bien à mon oreille par ses rapports avec mon chérissime Boehm, pour que je ne m’expose pas au ridicule d’en faire la remarque. » Si ce n’est qu’une rencontre fortuite et une assonance qu’il prend plaisir à noter à la façon des poètes et rimeurs, il n’y a rien à dire, mais je crains qu’il n’y ait vu des sens profonds.
Viollet-Le-Duc, dans cette façon d’écrire l’histoire d’une conquête sur une spirale de marbre, terminée par la statue du conquérant, quelque chose d’étranger à l’esprit grec. […] je reconnais bien là cette éternelle façon de combattre celui qui nous gêne et qui nous déplaît.