Une série d’analyses m’ayant démontré que, d’une part, il n’est pas impossible qu’un théologien éminent manque tout à fait de vie religieuse, que, d’autre part, il se rencontre des âmes profondément religieuses qui manquent tout à fait de théologie, je conclus sans hésiter de ces deux séries extrêmes d’expériences, que religion et théologie cela fait deux, sans contester pour si peu les relations nécessaires qui existent entre religion et théologie. […] M. l’abbé H B vient de reprendre cette idée valéryenne… il établit… que la poésie est sans rapport (direct et nécessaire) avec le sens intellectuel du poème, qu’elle ne l’exclue pas, « bien entendu », mais qu’elle existe en dehors de lui… ce n’est pas son sens qui fait le mérite d’un vers royal comme : la fille de Minos et de Pasiphaé …et comme tant de vers sonores du père Hugo, qui ne contiennent rigoureusement que des noms propres…et la poésie populaire. […] … Fagus dit encore : « mais je professe qu’il existe un sens poétique. » eh ! […] Lucien Fabre, s’est élancée du tremplin de ces lignes, prises dans divagations, de Stéphane Mallarmé : je sais, on veut à la musique limiter le mystère, quand l’écrit y prétend… (p. 288). " la poésie, proche l’idée, est musique par excellence… (p. 277) " cette musique aboutissant à « la divine transposition », pour l’accomplissement de quoi existe l’homme… (p. 121.) […] car la vraie poésie ne serait pas plus entièrement dans les images mêmes que dans les idées et dans les mots, elle n’existerait pas sans les « quelque chose d’autre et de mystérieux » qui les soulève et les traverse.
Ils sont vrais, ils ont existé ; ils nous coûtent moins à inventer, mais non pas moins peut-être à retrouver, à étudier et à décrire. […] C’était déjà la mode de son temps d’entasser tous les mots imaginables et contradictoires pour peindre avec renchérissement les personnes et les choses ; elle ne se laissait pas payer de cette monnaie : « : J’ai toujours trouvé, disait-elle, que ces sortes de mérites et de merveilles n’existent que sur le papier, où les mots ne se battent jamais, quelque contradiction qu’il y ait entre eux. » — Je ne sais qui a dit : « Mme Sand peut faire encore bien du chemin avant d’arriver en fait d’idées sociales là où Mme de Charrière est allée droit sans phrase et du premier coup. » 233. […] Le plus manifeste exemple de cet égoïsme souverain et radieux, soumettant et même sacrifiant à l’art les relations privées, c’est Gœthe en son Werther :« Il faut, mes chers irrités, écrivait-il aux deux jeunes époux Kestner qu’il y avait mis tout vifs, il faut que je vous écrive de suite pour en débarrasser mon cœur : c’est fait, c’est publié, pardonnez-moi si vous pouvez. » Et bientôt après : « Si vous pouviez sentir la millième partie de ce qu’est Werther pour des milliers de cœurs, vous ne regretteriez pas la part que vous y avez prise… Au péril de ma vie je ne voudrais pas révoquer Werther… Il faut que Werther existe, il le faut… Oh !
Avec Euripide, cette contradiction s’efface ; dans la tragédie moderne, elle n’existe plus. […] Toutefois, à défaut d’une contradiction essentielle, il doit toujours exister une différence réelle entre ces deux grandes divisions de l’art dramatique, et je cherche où serait cette différence, si les personnages comiques devaient se prendre eux-mêmes au sérieux. […] De même, il existe un rire de moquerie, de dédain, etc.