Son discours n’a rien de très remarquable, si ce n’est qu’il y prenait déjà formellement l’engagement de ne plus tomber dans ses erreurs littéraires. […] Ce qui en résulte ne nous regarde pas. » Je ne suis pas complètement convaincu de cela, mais ce dont je suis convaincu, c’est de ceci : c’est que c’était une erreur de nos professeurs, autrefois, que de s’arranger toujours de manière à nous présenter les existences les plus déplorables des grands hommes de lettres comme des existences parfaitement convenables et presque saintes. Ceci est une erreur, parce que c’est habituer les jeunes esprits à considérer en effet tout grand artiste comme un homme détenteur et de la beauté et de la vérité morales, et alors cela les porte à se laisser aller à toutes les suggestions des livres de ce grand homme qu’ils liront.
Dans Un Animal dans la lune, l’anecdote est à peine un prétexte à une véritable leçon de philosophie — comme il y en a tant dans Lucrèce — sur les erreurs des sens rectifiées par l’entendement. […] C’est erreur, ou plutôt c’est crime de le croire. […] Pour la troisième fois, le maître se souvint De visiter ses blés. « Notre erreur est extrême, Dit-il, de nous attendre à d’autres gens que nous.
Ici j’éprouve le regret d’avoir à noter une erreur dans un livre plein de vérités : « En se faisant dandy — dit Balzac — on devient un mannequin plus ou moins ingénieux, qui sait se poser sur son cheval ou sur un canapé, qui mord ou tête habituellement le bout d’une canne ; mais un être pensant ? […] Et Balzac le sait si bien que, dans son livre, il évoque l’image de Brummell, et met sous l’autorité de son nom bien des aperçus et bien des axiomes, — ce qui, pour le dire en passant, change l’erreur en contradiction. […] ce qui fait surtout le danger d’un livre, c’est le dogmatisme de l’erreur ou la caresse à la passion contemporaine, qu’on redouble en la caressant.