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906. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Ctésiphon ayant décerné à Démosthènes une couronne pour récompense de ses services, Eschine, rival & ennemi de l’Orateur, s’éleva contre ce décret, accusa celui qui l’avoit porté, & attaqua personnellement Démosthènes. […] L’Orateur, ennemi de toute enflure & de toute affectation, ne brille que par des beautés nées de son sujet, & avouées par la raison. […] Les maîtres d’éloquence donnent pour regle de choisir dans une cause, les deux moyens les plus concluans, l’un pour ouvrir, l’autre pour fermer la marche, & de placer au centre ceux qui sont les moins capables de résister à l’ennemi ; mais Cochin cherchoit à fixer d’abord l’incertitude des juges en débutant par le moyen le plus décisif.

907. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Des écrevisses armées de ciseaux, sortant de la place insultée, culbutaient leurs brillants ennemis. […] Il faut éviter la société lorsqu’on souffre, parce qu’elle est l’ennemie naturelle des malheureux ; sa maxime est : l’infortuné coupable. […] Elle rentre dans ses huttes, laissant René aux mains de l’ennemi. […] Par exemple : « Il semble que cet ennemi de tout s’attachât à détruire la France par ses fondements. […] Il est au mieux avec tous les plus notoires ennemis de ses rois.

908. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Nous n’avons jamais reconnu ni petitesse ni gaucherie dans l’esprit de cet homme d’État et de cet écrivain ; ce ne sont pas là les défauts que ses ennemis eux-mêmes éplucheront dans sa rare nature. […] On croirait, à lire ce passage des Alpes par quarante mille hommes et par quelques pièces de canon, dans une saison favorable et sans ennemis pour disputer le chemin, que Bonaparte a frayé le premier la route aux trente conquérants qui, depuis Annibal, César, Charlemagne, ont franchi les Alpes avec des armées trois fois plus nombreuses, des machines de guerre, de la cavalerie, et même des éléphants. […] Nous fûmes vengés, nous Français, de ce cruel ennemi, car il put nous croire victorieux pour jamais, il put douter de l’excellence de sa politique et trembler pour l’avenir de sa patrie. […] Cette proposition, présentée au parlement et accueillie avec respect, fut combattue par ses anciens amis, devenus ses ennemis, et notamment par M. 

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