La pitié est l’ennemie née de l’héroïsme. […] Je suis votre meilleur ennemi. […] … Vous devez être ceux dont l’œil cherche toujours un ennemi, votre ennemi. Vous devez chercher votre ennemi et faire votre guerre, une guerre pour vos pensées. […] Alors il s’élève au-dessus de lui-même, comme on dit ; il pardonne à son ennemi.
Ses ennemis parlent de la femme d’un libraire, qui, pour une petite fièvre de rhume, fut saignée quinze fois en douze jours, et mourut d’un purgatif en sus qu’on lui administra. Les ennemis de Gui Patin l’appelaient le médecin des trois S, parce qu’indépendamment de la Saignée, son grand et principal moyen, il avait coutume d’ordonner le Son et le Séné ; ajoutez-y le Sirop de roses pâles : ce qui fait quatre S. […] Renaudot, pour se défendre contre les médecins de la Faculté, s’allie à leurs grands ennemis le-apothicaires ; il fait de justes réserves en faveur de la chimie, que les médecins du bord de Gui Patin dédaignaient trop ; il relève dans le Codex medicamentarius quelques bévues qui prêtaient à rire aux moindres apprentis en pharmacie. […] L’impitoyable Faculté poussa la rigueur au sein du triomphe, et voyant son ennemi à bas, jusqu’à ne point pardonner à ses deux fils et à leur refuser le bonnet, « après lequel ils attendent depuis quatre ans, dit Gui Patin, et attendront encore ».
Il y prend position contre la philosophie du jour : « J’ai été moins l’ami de Dieu, dit-il, que l’ennemi de ses ennemis, et c’est ce mouvement d’indignation contre les ennemis de Dieu qui m’a fait faire mon premier ouvrage. » Mais ce livre qui allait à défendre la Providence et les premiers principes ne porta point et fut comme non avenu. […] Témoin des désordres et du relâchement du haut clergé d’alors, jugeant du sacerdoce par ce qu’il en voit, et ne soupçonnant pas ce que la persécution prochaine peut y régénérer, il est au fond un ennemi, et il se croit d’avance l’héritier et le successeur.