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778. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Vous dites qu’il est contraire à la nature qu’on trouve à débiter d’aussi beaux vers à un père qui attend avec anxiété des nouvelles de son enfant. […] Le naturaliste qui veut parler dignement des crocodiles, ne va pas se mêler au groupe de bonnes d’enfants et de soldats badauds qui regardent au Jardin des Plantes un grand lézard à moitié mort enveloppé dans une couverture de flanelle, et s’écrient : Ô l’affreuse bête ! […] Scribe, si vous lisez les bonnes lettres naïves qu’il écrivit alors à sa femme et à ses enfants, vous n’aurez pas besoin, pour comprendre la théorie hegelienne de la comédie, de remonter à la création du monde. […] Certes, si j’avais à entreprendre l’éducation littéraire d’un enfant, je ne lui enseignerais pas d’autre critique théorique et appliquée que celle-là ; mon enfant apprendrait ainsi à faire de bons devoirs ; et si j’avais à écrire dans une revue sur le salon de 1865, je laisserais mes idées générales dans ma bibliothèque entre Hegel et Spinoza, et je ferais une guerre acharnée à tous les détails manqués des statues, des tableaux, des dessins, comme aux fautes de français de mon élève. […] Reprenons nos artistes, enseignons à nos enfants l’orthographe ; mais dans le passé où nous ne pouvons rien changer, expliquons tout : c’est la seule étude digue du philosophe.

779. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Il est beau, grandement beau, énormément beau, avec du bleu du ciel dans les yeux, avec le charme du chantonnement de l’accent russe, de cette cantilène où il y a un rien de l’enfant et du nègre. […] Soulié. — Tiens, il y a un vaudeville de Théaulon sur les enfants de Rousseau. […] Une petite bonne, une pauvre enfant trouvée de l’hospice de Châtellerault, servait les fillettes de Mme Marcille. […] Nous étions un peu désespérés de ce livre, tombant dans le silence, quand ce matin nous avons reçu une aimable lettre de Paul Féval qui témoigne que l’enfant remue. […] Enfin il se pourrait que je ne fusse pas jaloux que son mari couchât avec elle, mais je serais peut-être jaloux de ses tendresses pour ses enfants.

780. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Il se croyait soldat parce qu’il avait été enfant de troupe. […] Ils ont vécu comme mari et femme, assez longtemps pour mettre au monde deux enfants. […] Il faut penser à tes enfants. […] Ce peuple est un peuple enfant. […] L’enfant ne comprend pas encore.

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