Les enfants, les ignorants, les animaux savent que le soleil se lèvera, que l’eau les noiera, que le feu les brûlera, sans employer l’intermédiaire de cette proposition.
Les enfants, les ignorants, les animaux savent que le soleil se lèvera, que l’eau les noiera, que le feules brûlera, sans employer l’intermédiaire de cette proposition.
Bien que le besoin de vivre ait créé un grand nombre de poètes, même parmi ceux que la nature et l’art n’avaient point formés pour l’être, cependant le nôtre, malgré cette même nécessité, n’a pas assez aimé le théâtre pour oser conserver les mauvaises coutumes du siècle, en sacrifiant son propre goût et sa juste répugnance à vous montrer l’enfant à peine sorti de ses langes qui devient tout à coup un homme fait, et atteint bientôt la soixantaine et plus ; ni à ressusciter, au moyen de deux ou trois épées rouillées et de quelques mots longs d’un pied on d’un demi-pied, les querelles d’York et de Lancastre. […] En voici d’abord un qui date de 1610, et où vous n’aurez pas de peine à reconnaître les termes mêmes dont Boileau, soixante ans plus tard, se servira dans son Art poétique : Quel plus grand disparate peut-il y avoir, dans le sujet que nous traitons, que d’être dans la première scène du premier acte un enfant au maillot et dans la seconde de se présenter la barbe au menton ? […] Mme de Sévigné, je l’ai dit plus d’une, fois, semble s’être dédoublée dans ses deux enfants ; le chevalier, léger, étourdi, ayant la grâce, et Mme de Grignan, intelligente, mais un peu froide, ayant pris pour elle la raison.