Qu’est-ce que cette prodigieuse population de quatre cents millions d’hommes, vivant en monarchie et en démocratie combinées sous le gouvernement de la capacité, tant de siècles avant qu’Alexandre essayât de fonder son empire de découvertes et d’aventure en Asie, tant de siècles avant que l’empire romain s’avançât jusqu’en Thrace ou en Perse ? Quels sont nos droits, quels sont nos intérêts et notre politique dans la coopération sans titre et sans but que nous apportons à la destruction de cette antique, vénérable et civilisatrice unité humaine du plus vaste et du plus inoffensif empire que la terre ait jamais porté ? […] J’ai vu moi-même ce Liban, admirablement gouverné sous la suzeraineté du Sultan par l’émir Beschir, malheureusement sacrifié en 1840 à notre inintelligent engouement pour Méhémet-Ali d’Égypte, le démolisseur de l’empire dont il avait reçu lui-même un empire. […] Voyez tout ce Péloponnèse italien livré par votre imprévoyance à son petit roi, votre favori du jour, maître absolu demain d’un empire presque égal au vôtre, incapable de protéger cette péninsule, ces îles, ces ports, ces mers contre les Germains ou contre les Anglais, mais assez puissant pour subir l’alliance obligée de vos ennemis naturels. […] Sur ces océans de continents, d’empires, de royaumes, de provinces, d’îles, de mers, de fleuves, de montagnes, de plaines, votre boussole serait le compas qui a dessiné cet atlas, et le doigt d’un enfant, vous en enseignant les lignes, vous enseignerait l’univers !
Le bruit de sa mort avait couru ; les peuples s’étaient troublés de l’idée de perdre le chef de l’empire avant qu’il eût, suivant l’usage, désigné son successeur parmi ses enfants ; car l’empire, au fond, est une république lettrée dont le régulateur, moitié héréditaire, moitié électif, est désigné par le père grand-électeur de l’empire. […] Quand ma nomination fut divulguée, tout l’empire applaudit à son choix. […] Ma prière n’avait pour objet que le bien de l’empire, au préjudice même de l’affection paternelle. […] Il ose accuser notre dynastie d’avoir usurpé l’empire. […] C’est par là qu’ils périssent et qu’ils seront bientôt à la merci de l’Europe armée qui fait violence à leur empire.
Il se rend au camp avec Galba, puis au sénat, pour se faire reconnaître héritier de l’empire. […] je vous parle en ce moment au nom de Galba, devenu mon père, du sénat et de l’empire, que je représente devant vous. […] Ses vices, qui sont à ses yeux le seul titre de gloire, ont renversé l’empire, même quand il était la créature et l’ami de l’empereur. […] « Galba a été promu à l’empire par le consentement de l’univers, et moi par votre consentement. […] le sénat, la tête de l’empire, le lustre de toutes nos provinces, demander des supplices contre ses membres !