Pour leurs admirateurs : Verbalisme, les caractères absolus et bornés du mot ; irréalisme général du public des théâtres et des auteurs-poètes dramatiques ; préférence des décors aux âmes.
Nous savons que le siècle appelle cela le fanatisme ; nous pourrions lui répondre par ces paroles de Rousseau : « Le fanatisme, quoique sanguinaire et cruel 49, est pourtant une passion grande et forte, qui élève le cœur de l’homme et qui lui fait mépriser la mort ; qui lui donne un ressort prodigieux, et qu’il ne faut que mieux diriger pour en tirer les plus sublimes vertus ; au lieu que l’irréligion, et en général l’esprit raisonneur et philosophique, attache à la vie, effémine, avilit les âmes, concentre toutes les passions dans la bassesse de l’intérêt particulier, dans l’abjection du moi humain, et sape ainsi à petit bruit les vrais fondements de toute société : car ce que les intérêts particuliers ont de commun est si peu de chose, qu’il ne balancera jamais ce qu’ils ont d’opposé50. » Mais ce n’est pas encore là la question : il ne s’agit à présent que d’effets dramatiques.
Du même temps sont les Bergeries de Racan, une pastorale dramatique cette fois, comme il y en eut bientôt par dizaines. […] La Bourse, avec ses fortunes si vite élevées et plus vite écroulées, est devenue un thème de satire pour les moralistes, les romanciers, les auteurs dramatiques. […] Grâce à l’accroissement de la population urbaine, les salles se sont agrandies et, grâce aux tournées en province ou à l’étranger, les villes les plus lointaines ont apporté leur contribution aux gains des auteurs dramatiques.