« Et qu’importe, disais-je, quand même le cri du blasphème lutterait avec cette douce harmonie des chants de délivrance, quand même toutes les passions violentes et enivrées mèneraient une danse plus folle que ne le fut jamais le rêve du maniaque ! […] Ne craignons pas d’en recueillir encore le pur et gracieux témoignage dans d’autres vers, où le même amour est entouré et comme pénétré de cette douce et brûlante vapeur de l’Inde. […] » N’est-ce pas ici, au milieu des splendeurs de la conquête britannique, la voix charitable, la douce ferveur du missionnaire anglais des premiers temps, de ce Winfried, le prédicateur venu d’Irlande dans la Germanie sauvage ?
Le poète s’est émerveillé de vivre en mots qui le confessent délicat et doux, ayant la pudeur de sa joie, la reconnaissance d’aimer ; ce livre est une parole basse, dite pour une seule et dont le hasard d’une surprise involontaire nous a fait le confident indulgent.
Henri Vandeputte Douze petits nocturnes, la première œuvre, n’est que l’expansion mélodieuse de ces sentiments d’une pureté et d’une grandeur très douces.