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2200. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Reconnaissons d’abord que sur les vingt-quatre pièces il n’en est que quatre qui réalisent encore pour nous, avec une pureté intacte, cette note de poésie pure, ce son, comme écrit Lamartine lui-même dans une lettre intime, « pur comme l’art, triste comme la mort, doux comme le velours » qui lie le sens lamartinien de Méditations à un sens musical (celui du mot dans les programmes de concert) et qu’évoque, dès qu’on le prononce, dans le souvenir de tous, le titre célèbre : ce sont l’Isolement, le Vallon, le Lac de B… (devenu plus tard le Lac tout court) et l’Automne, quatre thèmes en stances pour l’amour et la solitude.

2201. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Un jour le père Malebranche entrant chez un jeune homme, qui fut depuis l’illustre chancelier d’Aguesseau, le trouva occupé à lire Thucydide ; sur quoi le bon et doux Malebranche se mit un peu en colère, et reprocha à son jeune ami de ne chercher que des amusements pour son imagination, de s’arrêter comme un enfant à des faits accidentels, qui avaient pu arriver ou n’arriver pas, au lieu de s’occuper de lui-même, de l’homme, de sa destinée, de Dieu, enfin d’idées et de philosophie.

2202. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Correspondance de Lamartine, 13 avril 1819] ; et Lamartine écrit à de Maistre, le 17 mars 1820 : « M. de Bonald et vous, Monsieur le Comte… Vous avez fondé une école impérissable de haute philosophie et de politiques chrétiennes… elle portera ses fruits, et ils sont jugés d’avance. » Il a dû peut-être au contact ou à la conversation des de Maistre, des Lamennais et des Bonald cette vigueur et cette fermeté qui l’ont un moment dégagé du vague où il aspirait à se perdre ; et sans eux les Méditations ne seraient peut-être que « pures comme l’air, tristes comme la mort, et douces comme du velours » [Cf. sa lettre du 13 avril 1819].

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