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772. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Je voudrais que vous eussiez vu l’usage qu’elle faisait de ses douleurs, et de ses yeux ! […] Ainsi, dit-il dans son traité de la Connaissance, de Dieu et de soi-même, « quand le corps a besoin de nourriture et de rafraîchissement, il se fait en l’âme une douleur qu’on appelle faim et soif, et cette douleur nous sollicite à manger et à boire, etc. » Quoi ! […] » Il n’entendit donc sa divine musique que dans son cœur, et encore lorsque les intermittences de la douleur le permettaient. […] … « Et la douleur maternelle, a-t-elle besoin du dogme pour éclater franchement dans l’art ? […] … Il y a tous les jours des martyrs qui tombent et des mères qui pleurent, et ces douleurs sont d’autant plus favorables à l’art qu’elles sont plus humaines.

773. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Je me consacrai à ses douleurs. » Elle n’était pas morte depuis six mois qu’elle était remplacée dans son cœur. […] Mais plus encore que cette éloquence et que cette colère, ce qu’il y a d’incomparable dans ce poème, c’est sa douleur, c’est le suintement de la plaie intime qui le colore de sang. […] Ils ont trouvé moyen de concilier par la pitié leur théorie de la misère de toutes choses et leur vision trop complète de la douleur humaine. […] Les mariages se font de plus en plus fréquents de province à province et de pays à pays, — d’où il résulte que l’homme s’attache de moins en moins à un sol et consent de plus en plus à mener sans douleur une vie errante. […] Le bois profond tressaille, ‌ Le bœuf reprend son joug et l’homme sa douleur. ‌

774. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

La beauté n’a guère de prise sur une âme occupée par la douleur. […] Transporter à la scène la réalité le plus possible, et nous émouvoir fortement en ébranlant nos sens par la vue de douleurs affreuses. […] Les saintes femmes, placées sur le premier plan, ont chacune leur douleur particulière. […] Elle a compris le divin bienfait de la rédemption du genre humain, et sa douleur, soutenue par cette pensée, est calme et résignée. […] Ce n’est pas que je veuille renouveler le stoïcisme et dire à la douleur : Tu n’es pas un mal.

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