/ 1439
292. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Le zèle qu’on a eu dans tous les temps pour les Kings vient moins cependant de leur ancienneté que de la beauté, de la pureté, de la sainteté et de l’utilité de la doctrine qu’ils contiennent. […] C’est ainsi que Pythagore, Zoroastre, Socrate, Platon, avant d’avoir une doctrine publique, eurent un auditoire de disciples bien-aimés qui répercutait leur parole à l’univers. […] » Il visita surtout les philosophes les plus renommés par leur doctrine dans toutes les villes de l’empire, et se fit humblement leur disciple afin de se rendre plus digne d’enseigner à son tour. […] Il ne dédaigne pas de s’instruire auprès de ceux qui sont et moins sages et moins éclairés que lui ; il profite de tout ce qu’on lui dit ; il tâche de ramener tout à la saine doctrine des anciens. […] La saine doctrine avait disparu, elle était entièrement oubliée ; j’ai tâché de la restaurer et de rétablir l’empire du vrai et du bien ; je n’ai pu y réussir !

293. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Ce n’est pas l’impiété de cette doctrine qui a révolté Aristote ; mais c’est sa fausseté grossière en présence de l’admirable spectacle que l’ordre universel étale sans cesse sous nos regards, pour peu que nous voulions l’observer. […] L’objet est le même, et sur bien des points les doctrines sont identiques. […] Sur quatre doctrines, la Grèce nous en offrira donc trois à elle seule ; les temps modernes ne nous en fourniront qu’une. […] Le caractère général de sa morale est tout autre, mais les doctrines particulières sont au fond les mêmes. […] L’âme n’a donc point d’existence propre ; elle est toute corporelle ; et Aristote, par un silence assez peu philosophique, en ce qu’il est peu courageux, ne dit pas un mot de l’immortalité de l’âme, que tend à nier toute sa doctrine unitaire et matérialiste.

294. (1903) La renaissance classique pp. -

* S’il est une chose notoire en ce moment et, dans tous les cas, digne de remarque, c’est qu’un grand nombre de bons esprits se sentent de plus en plus attirés par les doctrines littéraires (pour ne pas parler de la politique) qui, sur la plupart des points, contredisent les doctrines du siècle précédent. […] Seuls les chefs d’école, les théoriciens et les praticiens de la doctrine peuvent être mis en cause. […] et comme une humanité qui croirait à ces doctrines désolantes serait excusable de se précipiter vers toutes les anarchies qui peuvent hâter son suicide et préparer la conflagration finale d’un monde maudit ! […] En d’autres termes, et pour reprendre la doctrine même d’Aristote, la forme n’est que l’achèvement du fond, c’est la matière amenée à sa perfection. […] Or, nous arrivons à cette constatation que les naturalistes de toutes nuances comme les épigones qui se rattachent plus ou moins à leurs doctrines ont failli par une conception étroite et superficielle des choses.

/ 1439