Celui-ci était un esprit déréglé, débordé, outrageusement véhément et audacieux, mais grandiose et sombre, avec la « véritable fureur poétique » ; païen de plus, et révolté de mœurs et de doctrines.
Il a compris que le patriotisme, tel qu’on l’enseigne aujourd’hui, basé sur l’esprit de revanche, n’est qu’une doctrine inacceptable, et qu’il fallait voir dans la patrie autre chose qu’une réalité géographique et territoriale, qu’il fallait la comprendre comme un groupe harmonieux de traditions, de coutumes et d’institutions qui sont les formes extériorisées de tout l’esprit d’une race.
Cette doctrine, que Kant laissa en chemin pour se jeter au secours de la morale naufragée, est si belle et si souple qu’on la transpose sans en froisser la libre logique de la théorie à la pratique, même la plus exigeante, principe universel d’émancipation de tout homme capable de comprendre.