L’occultisme vrai c’est le secret, l’âme des choses, le divin, l’esprit, la pureté. […] Ils attestent Memling, Duret, Filippino Lippi ou le divin Botticelli. […] Mais leur art fut-il vraiment l’art divin, la Toute-Poésie ? […] — Il est aux divins, aux hommes-dieux ! […] Les Magnifiques, argonautes de la Beauté, iront chercher la Toison Divine dans la Colchide de la Vérité.
Et Volpone, jetant sa robe de malade, s’écrie : Mon divin Mosca ! […] Les dieux grecs et tout l’Olympe antique, les personnages allégoriques que les artistes peignent alors dans leurs tableaux, les héros antiques des légendes populaires, tous les mondes, le réel, l’abstrait, le divin, l’humain, l’ancien, le moderne, sont fouillés par ses mains, amenés sur la scène pour fournir des costumes, des groupes harmonieux, des emblèmes, des chants, tout ce qui peut exciter, enivrer des sens d’artistes. […] Il a eu beau s’encombrer de science, se charger de théories, se faire critique du théâtre et censeur du monde, remplir son âme d’indignation persévérante, se roidir dans une attitude militante et morose ; les songes divins ne l’ont point quitté, il est le frère de Shakspeare. […] My divine Mosca !
XI Il conclut qu’à défaut de vertu divine, il reste à la société une belle vertu humaine, l’honneur, cette vertu inconséquente qui cherche sa récompense en soi-même, et qui vit d’illusion. […] La société ne pouvant vivre que de vertu, l’honneur lui en masque l’absence ; il faut la respecter comme l’illusion d’une chose divine ; c’est la vertu de l’armée, à qui on n’en enseigne pas d’autre. […] En d’autres temps il invente de grandes entreprises, des luttes magnifiques et persévérantes, des sacrifices inouïs lentement accomplis et plus beaux par leur patience et leur obscurité que les élans d’un enthousiasme subit, ou d’une violente indignation ; il produit des actes de bienfaisance que l’évangélique charité ne surpassa jamais ; il a des tolérances merveilleuses, de délicates bontés, des indulgences divines et de sublimes pardons. […] C’est là une œuvre divine à faire. — Pour moi, frappé de ce signe heureux, je n’ai voulu et ne pouvais faire qu’une œuvre bien humble et tout humaine, et constater simplement ce que j’ai cru voir de vivant encore en nous. — Gardons-nous de dire de ce dieu antique de l’Honneur que c’est un faux dieu, car la pierre de son autel est peut-être celle du Dieu inconnu.